Si j’avais, plus souvent, su marcher sur les eaux,
J’aurais pu, moi aussi, déplacer des montagnes
On m’a dit : ‘Tu bâtis des châteaux en Espagne,
Et tu as tort, parfois, de te croire trop beau.’
Les jeunes d’aujourd’hui songent aux superpouvoirs,
Moi, je n’ai pas encor découvert le sésame,
Qui pourrait m’apporter juste un supplément d’âme,
Pour aller faire un tour, derrière le miroir.
Je rêve de changer, moi aussi, l’eau en vin,
De lire l’avenir comme font les devins,
Un jour de m’envoler au dessus de mon corps,
Et, tout comme Jésus, revenir de la mort.
D’immenses territoires, ont les grands conquérants,
De son super savoir, jouit l’académicien,
De son abnégation, le martyr et le saint,
Et de sa séduction, est fier le Don Juan.
Toujours, je suis resté fidèle à une Dame,
Mais pour garder son cœur, j’eus mon fil d’Ariane,
Maintes fois, succombant aux affres de l’Ennui.
J’ai, néanmoins, connu mes mille et une nuits,
L’Amour existe bien, ailleurs que dans les nues,
Rien n’est plus noble, ici, qu’avouer sa faiblesse,
Mais nul ne n’y pourra rien : l’homme naît et meurt, nu,
Son envie, un trésor qui vaut toute richesse.
Dumnac