Ici, on parle de toi....
J'entends beaucoup trop parler de toi...
alors que la vie est encore si présente..
la vieillesse quand elle se fait trop mordante..
on parle de toi, presque on en perd sa foi...
Quand les matins ont tous le même lever..
qu'il fasse hiver, qu'il fasse printemps..
quand le corps souffre du mauvais temps..
on parle de toi, presque on t'aimerait...
Quand la solitude fait amie avec l'ennui...
assis là dans son fauteuil vieux, si vieux...
que la télévision ne raconte que de l'odieux..
on parle de toi, presque de toi on a envie..
Quand les jambes ne veulent plus porter...
on s'endort enfin pour ne plus savoir..
qu'il fasse nuit noire ou à peine soir...
on parle de toi, presque à te supplier...
Quand les vieilles mains imprécises..
ne peuvent plus ni coudre ni tricoter..
ces yeux ne jurant plus que par le passé..
on parle de toi, presque on te jalouse ....
On parle de toi, la faucheuse..
on parle bien trop de toi, et de ta faux...
quand la vieillesse est ce lourd fardeau..
dans les couloirs ici.. on parle de toi.. la faucheuse...
Dans les salons de cette immense maison..
là où les familles déposent mamies et papys..
là où la vie doucement se tait.. s'assoupie...
on parle de toi... et le temps semble si long...
Isabelle le 13 avril 2016
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