Corps roche du désert
Reg stérile sans eau
Peau se squame dans les airs
Portée par les tempêtes des maux
Dans l’océan de sable île
Frai des souffles de sirocco
Dans les blessures - Sifflent
Avec la douleur en concerto
Ô âme entre les griffes de l’étau
Sens-tu ces fleurs argentines
Roses de sable sur le caveau
Que le biseau du vent enlumine
Lambeaux d’amour flambeau !
Ah ! que sont devenues les bohèmes
Corps constellé d’oripeaux
Dans ce monde où les regards adulent
L’apparence à contrario !
Y a-t-il encore un chemin ?
Pour les larmes sans anathème
S’égouttant dans une lagune
Cœur bleu d’une lune blême
Aux seuls sentiments comme fortune
Ô espoir entre les plis de l’infortune
Contente-toi de cette brise rêveuse
Venue de l’oasis des estimes
Qui elle adopte tes mots
Dans ces replis comme tombeau
Laisse en y rentrer un flot de brume
Rouille lime un peu ta plume !
Comme s’incline crie chante le roseau
Dans le marais tourbeux du terreau !
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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