L’indigné
J’ai gémi cette nuit, longtemps
Car ce que l’on dit est vérité,
L’ombre nourrit des mécréants
Qui lèvent et font luire les épées.
Mais me voilà enfin apaisé.
J’ai rentré ma rancune.
Dieu est mon grand aîné,
Il a calmé mon amertume.
Mais il m’a recommandé
De veiller, faire face et lutter
Contre la mauvaise graine
Qui se prépare en sous-sol.
Nous avons, en d’autres temps
Eu les colons espagnols
Brûlant les terres lointaines
Pour Ă©tablir leurs camps,
Ainsi qu’un fou hurlant
Crier Ă ses capitaines
En levant un glaive coupant
Pour seule loi souveraine:
« Allez exterminer ces araignées.
Elles me déplaisent, elles me gênent.
Tuez l’insecte jusqu’au dernier,
Que l’on purifie nos gênes »
Leur ambition est la terre,
Qu’ils veulent débarrasser
Du simple et du surnuméraire,
Pour s’installer et se réserver.
Compter les molécules d’air,
Les purifier et se les partager,
Et les mécontents rassembler
Dans quelques îlots déserts.
Mon cœur écrit en vers
Pour marquer la conscience
De ce que réserve l’envers
De toute notre absence.
JADEON