Vol au-dessus d'un bel arbre - Ã Nina-
"Ma gazelle là , je n'écoute coasser les crapauds "
Devant le bel arbre printanier,
Il installe son corps fatigué,
De sève mal irrigué;
Ce beau n'est à renier.
Il l'a toujours beaucoup intrigué.
Des branches harmonieuses
Invitent au doux voyage
Comme pour poète deux pages
De caresses désireuses.
L'esprit ne peut rester sage.
Il n'a que deux seules mains
Pour tenir deux grenades
Et le corps ému loin s'évade.
A quoi sert de remettre à demain
Une réjouissante parade?
Le sol est beau et appétissant,
Lisse comme l'est la soie.
Là -dessus tout se conçoit,
Coule trop sueur, coule fort sang,
Rien ne répugne ou déçoit.
A regarder haut le ciel,
On dirait un convoi vers la lune,
Tête bénie par les dunes.
Partout c'est sucre et miel
L'Å“il bleu haut et bas une lagune.
Que vive l'arbre ainsi fait!
Dans le tendre rêve il végète,
Rien n'est là qu'on rejette
Même de ses feuilles défait.
On aime que le voyage se répète!