Campagne délaissée

L’herbe des prés voisins semble recouverte de perles.
La rosée est généreuse ce matin, elle ravie les merles.
Deux trois petits nuages blancs qui annoncent l’été.
Les vaches encore si lasses passent dans la localité.

C’est le départ d’une journée tout comme les autres.
Le village s’étire et baille devant le café, il se vautre.
Le jour sera tel qu’hier, tel que demain, bien rempli,
très rude, l’activité est toujours difficile dans le pays.

Le courage se transmet de père en fils, c’est l’héritage.
Dans la famille chacun a sa part, sans problème d’âge.
C’est quelque chose qui est tout à fait dans le principe,
dans la normalité d’une vie familiale, tous participent.

Le petit Jérôme, après l’école doit couper des pissenlits,
Il est imputé à la douzaine de lapins et aux six brebis.
Sa grande sœur Manon se voue au ménage et au bébé.
La maman dans l’étable et le papa ira moissonner le blé.

Le dimanche, c’est plus pondéré, outre les trente bovins.
Ensuite, il faut se faire beau pour la messe au patelin.
L’après midi les enfants jouent avec leurs amis voisins,
les adultes, eux, devant le bon café s’enivrent de potins.

Dans les foyers de agriculteurs de père en fils, pas de repos.
Les vacances sont optionnelles et fictives avec le troupeau.
Leur vie, depuis toujours, est le travail suivant les saisons.
Chaque période a son labeur et le dimanche la bénédiction.

La jeunesse croissante a des espoirs beaucoup plus citadins.
Ils veulent et espèrent des examens suite à ceux de lycéens.
Le garçon se voit en une grande pointure informaticienne,
sa sœur affectionnerait plus des études de pharmacienne.

C’est le grand déboire du père, pas d’espoir pour la ferme.
Pour la mère, son souhait est qu’ils y mettaient un terme.
Les terres, les matériels et la ferme fut lâchés dans l’année.
Petite maison au bourg, les enfants, adultes dans une cité.

Ainsi va la vie de beaucoup de fief agricole en cette période.
Les enfants nés dans le monde de l’informatique à la mode,
ne se voient nullement sur un tracteur ou gérant le bétail.
Il en faut, c’est sûr, pour d’autres, ce n’est pas leur portail.

CHRIS Pour vous

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chris pour vous
salutations