La cheminée de brique,
Cisaillée à la base,
Tout près de la fabrique*,
Au pays de l’ardoise.
Rouge contre les vieux
Fonds, où les Perreyeux,
Tout en bas de l’abîme,
Traquaient l’ardoise fine.
Rouge, telle l’étendard,
Du rêve du grand soir,
Où tous nous serons frères,
Quand mourra la misère.
Plus de vapeurs toxiques,
Lâchées dans l’atmosphère,
Des dérivés chimiques,
Empoisonnent la terre.
On sait que fumer tue,
Comme ces résidus,
C’est la faute à l’État,
Allumettes et Tabac.
Dans le bistrot d’Hélène,
On vient noyer sa peine,
Un ou deux verres de pinard,
Puis on se lève et l’on repart.
Et Françoise s’inquiète,
De ne pas le revoir,
Elle sait qu’il va trop boire
Et prendre une casquette.
Les jeunes préfèrent la cervoise,
Plus de Gitanes, ni de Gauloises,
À quoi bon chercher du boulot ?
À quoi sert de se lever tôt ?
À Trélazé est un musée,
Souvenir de la fine ardoise,
Nous deux pourrons nous promener,
Juste à deux pas des eaux turquoise.
Dumnac
* Trélazé était une cité ardoisière qui comportait aussi une manufacture d'allumettes (SEITA). Les deux ont fermé.
Trélazé revit en partie grâce à l'art et à la culture (Musée des anciennes écuries, festival estival gratuit, et Arena Loire). Le site ardoisier doit être occupée par une immense zone de loisirs. C'est à l'initiative de son député- maire, Marc Goa, qui lutte de toutes ses forces pour enrayer le déclin.