Un beau jour, un ours grognon entendit rire,
Il était léger, délicat et précieux à son cœur,
Il sortit alors de son antre et trouva le bonheur,
De ce rire là , il en conçut un véritable désir.
Pour ce rire, il ouvrit grand ses puissants bras,
Le rire osa alors venir s'y blottir,
Et tout d'abord en rosit de plaisir,
Mais trop vite, l'ours comblé d'amour s'empressa.
Terrifié, le rire voulut en sortir,
Apeuré par ces bras étouffants,
Saisi par une vraie peur d'enfant,
Parfois en effet, il vaut mieux fuir.
L'ours déconfit en fut très malheureux,
Il mit beaucoup de temps à comprendre,
Désormais, il veut juste être tendre,
Offrant de nouveau un bonheur à deux.
Mais le rire hésite et se montre distant,
La peur donne de ailes comme le désir,
D'eux, il n'y a pas grand chose à dire,
Juste laisser s'écouler un peu de temps.
Le rire retrouvera alors peut-être son bel éclat,
Et viendra à nouveau sourire à son ours grognon,
Ce grizzli moins sot aimera son ancien compagnon,
Et ainsi sera clos cette vaine querelle, ce débat.
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L'homme est le rêve d'une ombre
(vers 135-140 des Pythiques de Pindare, le prince des poètes).