Des gouttes de rosée perlent sur ton visage
Dégrafant tes deux joues au rythme de tes pleurs
Esquissant au passage de sinueux sillages
Qui n’apparaîtront plus si tu calmes ton cœur
Regarde encore plus loin au-delà de ta peine
Ne laisse pas le noir envahir tes pensées
Tu n’es pas toute seule, tu sais combien je t’aime
A deux on est plus forts pour contrer le passé
Allons sécher tes larmes plus près de la fenêtre
Je t’apporte un peu d’eau et te baise le front
Regarde le ciel bleu et les oiseaux paraître
Fais moi un grand sourire et tes peines cesseront
Voici un an déjà maman nous a quittés
Tu n’avais que quinze ans, elle t’aimait beaucoup
Ce fut un accident mais tu as résisté
Pour elle ce fut la mort et pour nous un grand coup
Au détour de la route en fin de promenade
Marchant sur son bord vous fûtes renversées
Par un fou du volant en pleine fanfaronnade
Par la grave inconscience hélas motorisée
Je suis égoïste mais je t’aime plus que tout
Ma vie ne tient qu’à toi et ta seule présence
Conjure le sort et tout ce qu’il à dissout
Je te donne ma vie et toute mon assistance
Allons jusqu’au parc aux couleurs du printemps
Se baigner de soleil et y voir l’écureuil
Tu prendras des photos et puis pendant ce temps
Je serai derrière toi et pousserai ton fauteuil
Henry TENA GIL (2006)
*Pourquoi ce poème ? Parce qu’un dimanche de printemps, me promenant dans un parc, je vis un homme poussant un fauteuil roulant sur lequel, une jeune fille avec un appareil photo. Comme ils se ressemblaient, j’en déduis que c’était père et fille. J’eus confirmation après les avoir salués en prétextant de les prendre en photo.
Ce jour là je compris ce qu’était l’amour paternel car ce père, très attentif, était seul devant l’handicap, il avait perdu sa femme, victime d’un terrible accident causé par un chauffard. Elle était en compagnie de sa fille qui elle fut gravement blessée.
Pendant notre court entretien il embrassa sa fille sur le front deux fois.
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