Ma pelouse est trouée : pour qu’elle se regarnisse,
Je jette à la volée des graines de ray-grass,
Je voudrais du soleil pour que, vite elle grandisse,
Inondée de rosée elle se multipliera.
Il me faut bien chasser la blanche tourterelle*,
Dès que le soir descend elle veut tout bouloter,
Au matin, je retrouve une ou deux plumes d’elle,
Qu’elle égara dans l’herbe avant de s’envoler.
Ma douce, je t’en prie, ne viens plus me voler,
Cesse de picorer, un temps, mes graminées,
Pour te faire partir je vais t’interpeller,
Et j’irai te chasser dès le potron minet.
J’ai fait beaucoup d’efforts pour qu’enfin, tu détales,
Et j’ai, sur l’herbe tendre, déployé la grand’ voile,
Lorsque tu reviendras, tu n’en reviendras pas
De voir dissimulé l’improbable repas.
Il est du rouge -gorge l’ami, le jardinier,
Qui déterre les vers, à chaque fois qu’il bêche,
Mais il tolère aussi, pourtant, les pies-grièches,
Il laisse le pic-vert piqueter son prunier.
Mais qu’il soit rassuré : les trous vont se garnir,
Quand l’herbe va germer, bel oiseau va partir,
En piétinant les touffes, les merles et les grives
Aspireront ces vers, qui dans l’air ne survivent .
Dumnac
* Je n'ai pas trouvé d' images de blanche tourterelle.
De quel oiseau s'agit-il?
Un poète, plus fort que moi en ornithologie, me le dira peut-être!