J’ai quatre – vingts ans
J’ai vécu très longtemps
Tout ce temps alourdit mon corps
En dépit des illusions et des déboires
Je m’accroche toujours à l’espoir
Ma bouée de secours
Chaque jour
Quelle que soit la saison
Sans aucune raison
Je m’assois devant ma maison
Seul sans aucun compagnon
Je vois et j’entends le présent
Sans oublier le passé
Sans penser Ă ce qui va se passer
Je regarde le temps passer
Je regarde ma vie passer
Je regarde les gens passer
Tout ce qui m’entoure me fascine
Me surprend et m’impressionne
Mais je n’intéresse personne
Personne ne me voit
Assis seul devant chez moi
Personne ne me dit bonjour
MĂŞme pas un petit sourire
Jamais les marcheurs ne se soucient
De ceux qui sont assis
Ils ne se soucient
Que de leurs soucis
Pourquoi sont-ils si pressés ?
Fuient_ils leur passé ?
d'oĂą viennent-ils ?
OĂą vont-ils ?
Pourquoi ne me voient-ils pas ?
Pour eux je n’existe pas !
Les pigeons sont plus bons
Que ces passants absents
Chaque matin
Ils viennent manger dans ma main
Ils picotent goulûment mes grains
Ils se bousculent, ils roucoulent
Ils sautillent, ils s’envolent
J’adore leur présence
Qui chasse mon silence
Ils adorent mes caresses
Ils comprennent mes mots
Malgré mes trémolos
Les pigeons sont plus présents
Plus cléments, plus patients
Que tous ces passants
Les mains pleines de grains
Je les attends chaque matin
Pour passer un bon moment
Pour rester encore vivant
Grâce à eux je vis encore
Grâce à eux je défie la mort
Merci les pigeons
Mes seuls compagnons !
Agadir, le 19/3/2021
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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rĂŞvant de sa mie!!!