Ode à la pluie...
Qui n’a vu dans la pluie une larme de ciel
Donnant à tout corps nu ce baiser de tendresse
Qu’il attend impatient pour connaître l’ivresse
De la douche en plein air, en jeu cérémoniel.
J’en ai vu des amants se cacher pour la prendre
Se dire leur amour dans le feu de leurs yeux
Puis quitter leur refuge en un rire joyeux
Pour rejoindre le monde enclin à les attendre.
C’est elle qui répand la vie sur les semailles
Lancées en jets serrés aux pentes du guéret.
Ce sont elles qui sont le grain de l’intérêt
Du travail accompli au milieu des rocailles.
Elle donne à la source un filet d’onde pure
En haut de la colline où surgit le torrent
Qui se calme en la plaine en courant transparent
Ce qui donne du charme à la mère Nature.
Elle frappe la vitre où ruissellent ses gouttes
Donnant à la fenêtre un aspect de vitrail.
Derrière elle un vieillard, sans aucun attirail,
Cherche encor l’arc en ciel au milieu de la voûte.
De l’eau de tout ce monde elle est seule égérie
Qui dicte au cher poète une douce chanson,
Celle qui met les cœurs dans l’aimable unisson,
Dansant sur les trottoirs en tenant leurs chéries.
Avec ou sans orage elle tombe sur nous
Perpétuant le cycle essentiel à la vie.
L’espace sidéral tout soudain nous envie
Ce cadeau délivré en unique bijou.