Quand la vieille pleurnichait :
« Que faisons –nous sur terre ?
Dimanches, je vous hais ! »
« La vieille, elle exagère ! »
C’est ce que je pensais.
Le dimanche, il est vrai,
N’est qu’un jour ordinaire.
Dites-moi, s’il vous plaît,
Pourquoi l’on désespère,
Au fond d’un lit douillet.
Et l’on n’a rien à faire !
À l’église, jadis, on allait ;
Quelques Ave et un Pater,
Je crois que lorsque je priais,
La vie avait plus de mystère !
Le dimanche n’a rien pour me plaire,
Ici, on ne reçoit jamais,
Le salon est toujours désert,
J’aimais quand on se rassemblait,
Que tu faisais un bon dessert.
On s’occupait de nos affaires,
Et des vacances, où l’on irait,
On avait mon père et ta mère,
De temps en temps ils se prenaient,
On ne pouvait pas les faire taire.
Ils disaient ce qui leur plaisait,
Parfois se mettaient en colère,
Mais aussi, souvent, ils riaient
Après avoir croisé le fer ;
Un avis sur tout ils avaient.
L’huis clos se transforme en enfer,
On a vécu vraiment assez,
En duo et en solitaires,
De nos corps nous sommes lassés,
Y-a –t-il quelque chose à faire ?
Un beau dimanche, c’était hier !
On s’était embrassés,
Tous nous avaient plantés,
Mais nous n’en avions rien à faire ?
Heureux, nous ignorions l’hiver.
Dumnac