Tu désertes l’orchestre, trompette,
Dès demain, tu vas décrocher,
À quoi bon encore s’accrocher,
Mieux vaut admettre ta défaite.
Violon, tu pars à la retraite,
Et tu vas ranger ton archet,
Jamais plus tu ne veux jouer,
Après ce concert, tu arrêtes.
Car pour jouer à la perfection,
Sans relâche, faut faire des gammes,
Ton instrument ne rendra l’âme,
Mais il n’émettra plus un son.
Une plume suffit au poète,
L’espoir qu’on entende sa voix,
Les mots mettent son cœur en fête,
Sa vie reste un hymne à la joie.
Il perçoit le son du silence,
Avec ses rares consonances,
Il veut nous l’offrir en partage,
Et jamais ne tourner la page.
Dumnac