Balade sous les feuilles
Je pars dans la forêt
A deux pas de chez moi
Le fond de l’air est frais
Mais si doux à la fois
La feuille tourbillonne
Je l’accueille sur mon gant
Aussitôt j’entonne
Pour elle ce joli chant
« Les feuilles d’automne
Emportées par le vent »
Un bouvreuil s’étonne
Et s’envole en sifflant
Plus loin comme un écueil
Sur un vieux Sycomore
Noirci, une feuille
Pend et attend la mort
En son habit de deuil
Son teint gris détonne
Elle s’accroche par orgueil
Telle une gorgone
Ses limbes déchirés
Exempts de chlorophylle
Sa foliole abîmée
Par tout ce temps qui file
Un coup soudain, de vent
Fit un feu d’artifice
Jaune, rouge, or brillant
Sur un ciel améthyste
Mes yeux étaient d’enfant
Je restais bouche bée
Un émerveillement
Me couvrant de beauté
Je restais immobile
Pour garder ce matelas
De ces perles graciles
Des très beaux « betula »
Je quittais ce tapis
Sur la pointe des pieds
Tout mon être ravi
De cette belle journée !
Gemo