Passage Floréal
Où, le froid aux mains,
Les pieds dans la boue
Et le cœur aux étoiles,
J’attendais ton sourire
Et le câlin de tes yeux.

Mais les adultes
Nous maudissaient.
C’est affreux
La colère des cheveux blancs,
Ils ont le droit avec eux
Et la désolation du temps.

Nous n’avions pas de ride
Juste quelques gouttes de doute
Au coin de la prunelle
Qui faisaient de nous
Ces gosses écorchés,
Vieillis trop vite – trop mal.

Ils t’ont vaincue en premier
Voici dix ans déjà.
Le passage aussi
A bien changé depuis.
Le voici goudronné,
Notre amour enterré dessous.

Depuis tu as disparu
Dans la nuit des temps.
C’est l’éternité dix ans
Quand on en a quinze
Et que l’on possède
Un petit coin de tendresse.

A travers d’autres
Je t’ai cherchée longtemps
Comme une chatte cherche
Ses petits qu’homme a noyés.
Et je sais bien aujourd’hui
Que mes rides ne t’aiment plus.

Passage Floréal
Où parfois je revois
Ton sourire et le câlin de tes yeux,
Le froid aux mains,
Les pieds sur l’asphalte
Et le cœur aux Abysses.

Nostalgie et regret sont deux raisons d'y croire encore de l'avoir déjà connu. Ecris avec l'encre de douleur, trés joli a lire