Entre le vide et le silence,
Funambule désaccordé,
L’air quitte l’âme et son absence
Aboie comme un cuivre mouillé.
Se déplace tout l’intérieur,
Remue-ménage et pleurs de sel,
Les maux déversent leur aigreur
Dans un coeur sablonneux sans elle.
Les lèvres dansent à l’unisson,
Le torse est pris dans son étau,
La voix qui boue dans le caisson
Ne peut crier tout son fardeau.
Les joues en larmes comme héritage
De ces amours mortes un peu tôt,
Qui dans mes mains ont fait naufrage
Et creusent des sillons de leurs flots.
Triste est celui qui voudrait croire
Qu’on reçoit tant qu’on peut donner,
L’autre est un monstre apprivoisé
Qui fait d’un coeur son abreuvoir,
Et jette une fois le verre levé
Ses yeux vers un autre comptoir.
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L'art est une porte ouverte sur le divin car il nous permet de devenir créateur à notre tour.