M'en aller
Je m'en vais mourir dans un ciel de lettres,
Conjuguer ma vie au moment de naître,
Faisant de mes pas tracés depuis lors
Un chemin plaisant qui finit au tord
Sur les traits d'une page pour me consoler
Des plaies dans un vers d'une plume envolée.
Je m'en vais écrire l'histoire du bonheur
Vécu au jardin dont les fleurs se meurent,
Priant les étoiles qu'il fera plus clair
Que la nuit obscure qui s'étend d'hier,
Qu'il pleuvra des rimes dans un beau poème
Chanté au soleil par la lune qui l'aime.
Je m'en vais périr dans les geôles d'une taule
De la rue qui donne la science d'une école,
Lisant sur les pierres du chagrin acquis
De l'errance qui perd le butin conquis
Sur un fil fragile tenu des cent ans
Du temps éphémère qui dure un instant.
Je m'en vais hurler ma colère au gré
Du vent qui répète mes échos de près,
Dansant telle une feuille que l'automne omet
Chez l'été aux joies déjà consommées
Sur un clin violent qui déclenche la guerre
Au front de mes rides aux pensées sévères.
Kader.