Tant que voleront les colombes.

Trois vieillards sous un olivier se reposent sur un banc
Profitent du soleil, c'est le printemps
Quelques miettes pour les pigeons
Le monde bruyant, ils en font abstraction.

Du matin au soir, les jours passent sans un mot
Fidèles au poste, ils sourient aux oiseaux
Ils partagent le pain, sont équitables
Généreux et justes, c'est incontestable.

D'abord bruyant, quelques coups de becs,
Les piafs se chicanent pour leur bifteck
Mais quand commence la distribution:
Roucoulements de plaisir, fin des brimborions.

Le vendredi soir, ils ne sont plus que deux quand,
Appel du Muezzin, amour du Coran
Un temps pour se purifier, âme pure
Douceur et élégance dans un délicat murmure.

Le samedi, toujours à deux quand
Cher Shabbat et ses doux chants
Ses plus beaux habits, âme pure toujours
Un temps pour lui, ne serait-ce qu'un jour!

Le dimanche, heure de la grand messe
Quand les cloches appellent à l'allégresse
Toujours à l'heure pour l'eucharistie
A son tour de s'absenter pour un temps entre amis.

Et lundi revient, sans Chapelet, sans Kippa ni Sajada.
Et nos différences ne sont pas.
Pourquoi débattre? Où est l'offense?
Qui sommes-nous pour juger la différence?

Les trois vieillards reviennent silencieux sur leur banc
Profitent du soleil, c'est, dans leurs yeux, toujours le printemps
Quelques miettes d'amour pour tous les couillons
Ce monde bruyant, faisons-en abstraction!

Fabriquons nos bancs en olivier, quelques rameaux.
Si quelques vieux nous donnent cette leçon sans un mot
Oublions les pigeons et foutons nos maux au trou.
On ronchonne... oublions l'inutile bagou.

J'oublie tant de pensées, de religions,: à chacun sa science!
Mais sur ce blabla là, nos idées rances, nos aberrances.
Arrêtons les connes de bombes, laissons les!
Et volent, non pas les pigeons, mais les colombes, celles de la paix!

S'il NOUS plaît.

MLGC.

La fin du poème n'est pas tout à fait claire pour moi, mais je l'aime beaucoup notamment le vers qui réunit "Chapelet" "Kippa" et "Sajada" quel tour de force! Merci. Très beau. Le tout.

jolie leçon de tolérance.!

Je souscris: "Chapelet" "Kippa" et "Sajada" quel tour de force de les avoir réunis dans un même poème! Mais aussi, "olivier", "colombe" et les "pigeons" que nous sommes trop souvent, face aux décisions des grands de ce monde, mais aussi des fanatiques, qui confondent "barbarie" et "piété".
Bravo et mon amitié
Dumnac