Se trouvaient à plusieurs semaines de marche,
des quatre troncs, dont les oliphants serviraient
à rassembler les hommes au printemps. Parmi
eux, Uxul, qui menait la horde des Sphax, une
tribu septentrionale parmi les plus puissantes,
se réveilla ce matin-là , caressé par la douceur
inattendue de sa femme exsangue. La barbe
hirsute, le poil dru, terrassé par l’apogée
d’une terrifiante nuit que le tonnerre
puis la foudre n’avaient cessé d’interrompre,
Uxul se frotta les yeux, dubitatif, la pluie
qui ruisselait à ses pieds, augurant en
principe de prochaines fontes ne pouvait
avoir amené qu’une boue dans laquelle,
inextricable, sa horde ne parviendrait
que dans l’ombre du premier soleil
devant les falaises du grand Nord.
Pourtant, sous l’insistance de son épouse,
ses caresses, son sourire, il entrevit dans
les yeux de sa moitié la sagacité avec
laquelle la faim avait creusé son relief
bientôt empli de larmes, il se leva
brusquement, puis, après avoir honoré
sa tendre compagne, poussa un cri
d’une force incommensurable, si perçant
qu’en moins de temps que l’écho mît
à revenir à ses oreilles, la horde était
réunie autour de lui.
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