J’ai entendu le frémissement des feuilles sur les granges
J’ai vu les nappes de terres brodées de bleus et d’orange
Les rivières se jetant d’ouest en est
Le froid se brisant sur ma veste
Et ce malgré les journées pourvues de camaïeu
Je n’ai put que baisser tristement les yeux
Les plaines se brisant aux pas des bisons
Et l’obscure se figeant sur l’oraison
J’ai entendu les cris de femmes et des enfants
J’ai vu le temps des flammes et de leurs sangs
Les nuages teintés de pales
Les visages saignés de râles
Et ce malgré les nuits fourbues de noir
Je n’ai put que pleurer intimement l’espoir
Les vastes plaines brulant de rouge
Les cartes vaines où rien ne bouge
J’ai entendu le silence étrange de la neige
La note coulante en absence sur son arpège
Les notes du violon sur l’horizon
Les fautes des colons sur l’oraison
Et ce malgré ce jour désormais fuite
Et ce duo pour toujours de huit
Et ce malgré cette lumière a présent hélas
Et cette paire dans mes mains lasses
Je n’ai pas entendu cette note sur une chape funeste
Je n’ai pas entendu se son venu déchirant de l’ouest
Je n’ai vu que cette lumière écarlate
Quand mes yeux tombaient sur ce jeu de cartes
Je n’ai senti que ce vide dans ma sinistre coque
La fin rapide et vide d’une autre époque
Je n’ai senti que le froid et mon corps mis a nu
Et une carte a jamais pour l’inconnu
Je ne verrai pas cette note tachée de noir
Cette larme coulante sur mon histoire
Je ne verrai plus le soleil se coucher sur l’est
Le jour se lever sur les montagnes de l’ouest
Ses vœux que j’ai tenu de braises
Ses feux venus de nuits de fournaise
Je suis le deux aout dix-huit cent-soixante seize
Et je meurs sur cette chaise
Deux as , deux huit et une inconnue
Deux notes lasses ,une en fuite et mon corps a nu
Une balle gisant ma coque
Le temps glissant sur Wild Bill Hickok
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la nostalgie est un bouquet de fleurs enfoui au fond de votre coeur ,
qui vous embaume quand remontent les souvenirs du bonheur ,
yohann