Iil disait.
Il disait :
« Tu n’es qu’un rêveur, l’éternel adolescent, toujours hors des réalités »
Ce n’était pas entièrement faux, mais pas tout à fait vrai : nous ne retenions pas les mêmes critères.
Mes rêves naissaient de ma lucidité, palliaient la conscience exacerbée d’un temps donné ; au final
Il faut impérativement en substituer d’autres pour étouffer la mort. Je rêve pour abreuver mon âme assoiffée de vie et d’éternité. L’éternité, quand on y songe ? N’est-ce pas le rêve suprême ? Une vie rêvée sans avoir à en dire ! Mes rêves portent « ma » réalité ; ils lui semblaient pure folie. Quand je n’aurais pu vivre les siens avec leur gueule de cauchemar de « monsieur je sais tout ». Tout sur tout et moi « tout au bout », debout dans la tourmente à côté de mes pompes, butinant en quelques jardins l’orchidée ou le jasmin, encapuchonné dans mon rêve de survie, hors du temps, hors course, lui semblait-il.
Comment lui en voudrais-je ? Nous avancions sur les mêmes rails, lui sûr de sa voie, et moi sans voix à mettre sur des mots où l’un parvient, où l’autre s’égare…
Rencontre impossible. A moins qu’un miracle ne s’accomplisse. Tôt ou tard, au plus loin les lignes parallèles se fondent en une seule, paraît-il ! Illusion ou miracle, qu’importe : « Je ne suis qu’un rêveur, l’éternel adolescent, ivre de liberté et d’amour…toujours des rêves en plus… inaccessible. Peut-être.
Pierre WATTEBLED- le 2 novembre 2014.
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