MA COCCINELLE

Une résonnance
A mon enfance.

Je me rappelle,
La tour Eiffel.
Moi, tout petit,
Dans ce Paris.
L’école privée.
J’y vais à pied.

Je me rappelle,
Sac à bretelle.
Je cours, il frappe,
Mon dos il tape.
La rue Gama,
C’est à deux pas.
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Je me rappelle,
La vie est belle.
C’est très précis,
Net et concis.
Soixante dix,
Après le vice.

J’avais six ans,
Papa, maman.
Une tête blonde,
Une bouille ronde.
En chemisette,
Et sandalettes .
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Je me rappelle,
C’est irréel.
L’instituteur
Bas en couleur.
Cheveux rebelles,
Barbe poivre et sel.

Une blouse grise,
Qui s’éternise,
Usée aux manches,
Elle était blanche…
Et ses souliers,
Qui semblent crier.
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Je me rappelle,
Ces ritournelles.
Cette poésie,
Plutôt subie,
Que je relis,
À l’infini.

C’est ma mémoire,
Qui fait passoire.
Qui bloque des mots,
Provoque mes maux.
J’apprends par cœur,
Jusqu'à pas d’heure.
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Je me rappelle.
Sempiternelle.
Les « sans rature »
Pages d’écriture.
Mes bouts de doigt
Couleur bleu roi.

Et puis ma plume,
Qui va s’enrhume.
Papier buvard,
Comme mouchoir.
Lignes de bavard,
Jusqu'à très tard.
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Je me souviens,
Des « mal, » des « bien, »
Les additions,
Les soustractions.
" Chacun est prêt ?
Ardoise et craie ?

13 – 7 font ? "
Clac ! S’abat la règle, qu’elle est la règle ?
Nous écrivons
Clac ! Clac ! Et je sursaute, je fais une faute
A bout de bras,
Le résultat…
Claque ! Derrière ma tête… c’est un peu bête.
Eponge humide,
Odeur putride.
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Je me rappelle,
C’est très réel,
Le maître, de dos,
Est au tableau.
Sous mon pupitre,
Je fais le pitre.

Clac ! Le plateau,
Tombe de haut.
Pan ! Sur mes doigts
Sa règle en bois.
Je vais au coin,
Toi mon copain.
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Je me rappelle,
Son jeu cruel.
Depuis ma place,
Là, juste en face.
Ronds de couleur
Qui me font peurs.

Des bouts de craies,
Bien alignés.
En procession,
Des munitions.
Tirs de sniper,
Sur les rêveurs.
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Je me rappelle,
Jeux et marelles.
L’heure de la cloche,
Trotte et s’approche.
Moi le dernier,
Je suis premier.

Moi, chevalier,
Eux, écuyer.
Je cours, dévale,
Même pas mal.
Je suis le roi,
De cet endroit.
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Je me rappelle,
Mon personnel.
Là, je discours,
Merci ma cour.
Et je décide,
Je prends, je vide.

Palais des glaces,
Brille ma place.
Admiration,
Génuflexion.
Et puis, soudain !
Mon règne prend fin...
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Je me souviens,
Moi, moins que rien.
Sombre dessein,
Cruel refrain.
Car, vient l’après,
De la récré.

Humbles et manants,
Se font savants.
Je monte au chaud.
A l’échafaud.
Résonne le glas,
De mon trépas.
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Je me rappelle,
Dernier appel.
Fin des plumiers,
Des encriers.
Pleurent les craies,
Crissent les traits.

Les ciseaux ronds,
Papiers crayons.
Fini l’école,
L’odeur de colle.
Plus de leçons,
Les Sanglots Longs
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Cher professeur,
Moi, le moqueur,
Ma tête vide,
Ton Å“il humide.
Aucun regard,
Moi le bavard.

Pour celui qui,
S’est investi.
N’a rien lâché,
M’a repêché,
D’un fond boueux,
Marécageux.
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Je me rappelle,
Des étincelles.
Fini les cours,
Vivent les beaux jours.
Les grandes vacances,
J’ai trop de chance.

Au fait, merci,
Pour tout ceci
Cher professeur,
De ta rigueur.
Car tes valeurs
Sont dans mon cœur.
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Je me souviens,
De ces bons points.
Qui récompensent,
Chaque excellence.
Certains avaient,
Collectionnaient.

J’ai jamais eu,
J’ai juste vu,
La Grande Image,
Me fut mirage.
Enfin… Bon … Si…
Pour être précis :
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Je me souviens,
Cela revient…
Nous sommes en juin,
L’année prend fin.
Et ce matin,
On solde les points.

J’ai un trésor,
Il vaut de l’or.
C’est une boite,
Dans ma main moite.
Faite en plastique,
Close d’élastique.
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Je me rappelle,
C’est solennel.
Chacun se suit,
Plus aucun bruit.
Une file indienne,
Un peu chrétienne.

Chaque fidele,
Devant l’autel.
L’un âpres l’autre,
Comme les apôtres.
Pour une hostie,
Un ouistiti.
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Je me rappelle,
Une hirondelle,
Un éléphant,
Un cormoran.
Chaque grande image,
Rendait hommage,

Aux animaux,
Comme les oiseaux,
Les mammifères,
Des hémisphères,
Ou les poissons,
Les hérissons.
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Dans cette file,
Chacun défile.
Selon son rang,
Dans le classement.
D’abords les bons,
Adieu les lions.

Puis les moyens,
Adieu les chiens.
Les ordinaires,
Adieu panthère.
Moi ? Je suis là…
Derrière ceux là.
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Alors j’attends,
Impatiemment.
Adieu renard,
Mouton, canard.
Puis, c’est à moi,
Plus aucun choix.

Super ! Génial !
Mon pied d’Estal
Comme quoi la chance,
Fait l’importance.
Je l’espérai,
C’était secret.
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Zoom en gros plan,
Instant charmant,
Sur un brin d’herbe,
Elle est superbe.
L’Image, ma Chose,
L’Unique, ma Rose.

Je l’aimerai,
La chérirai,
Rouge et point noir,
Signe d’espoir.
Je me rappelle,
MA COCCINELLE.

J'aime tes souvenirs d'enfance si brillamment contés.
HONORE

Encore enchantée par ton poème
Nous avons les mêmes souvenirs
Moi je me souviens de mon carnet de notes
Derriere c'était écrit N'oubliez jamais que c'est pour vous
Que vous travaillez
Chapeau bas prince
Amitiés

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Amicalement Alanna

Que de souvenirs!! tu n'omets rien !!

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Dans l'espace
Dévoré nuit et jour
Par notre temps vorace
Tout périt, sauf l'amour.
[L.F. Arrieu]
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toute une enfance en mots qui balancent !
"Humbles et manants,
Se font savants.
Je monte au chaud.
A l’échafaud.
Résonne le glas,
De mon trépas."
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j'adore !

ta mémoire est peut-être une passoire mais elle tout de même retenu pas mal de choses !!

Une cascade en rimes...sur fond de souvenirs
Un régal !

Albatros

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De la musique avant toute chose (Verlaine)
Là tout n'est qu'ordre et beauté
Luxe calme et volupté (Beaudelaire)

Bonjour Gentilprince !

J'ai enfin pris le temps de lire la "coccinelle de ton enfance".
Plein de merveilleux souvenirs qui défilent en vers, comme une comptine.
J'ai beaucoup aimé ta façon de nous les conter.
Je partage certains de tes souvenirs.
j'ai particulièrement aimé la "chute", ce "zoom en gros plan" sur la coccinelle.

Merci Thierry, pour ce régal.

Mes amitiés
Napola

magnifique, des lignes de vie, des émotions pleines de nostalgie et tentaculaires tant elles rappellent de choses, de moments, d'émotions, un coup de coeur pour ce poeme tres évocateur,


yann

Bonjour Gentil prince. J'ai bien reçu le message et je vois que malgré la distance tu as deviné ce qui m'a dérangé: je veux parler de cette longue marche sans Mao!!!
Quoi qu'il en soit, voila j'ai lu et même relu, j'y ai mis di temps moi l'impatient, mais parcouru toute une vie de souvenirs et de soupirs qui m'ont émus au fond du coeur éliminant toute rancoeur.
Ce fut très long, mais aussi bon de suivre ton crayon avec l'envie de te mettre un bayon.Mais après tout, rien n'est tabou et cette cascade cher camarade ne se tarit en pot pourri.
Merci ami, pour cet écrit qui nous décrit ton beau parcours qui se termine hors de la cour, sans tes fidèles en compagnie de la cocinelle.
Mon amitié.

Capricorne

Bonsoir gentilprince

Heureusement que certains poètes font court car sinon le jour plus la nuit ne seraient pas suffisants pour commenter les autres
Bon je plaisante un peu car en vérité j'ai envie de te dire que tu m'énerves, tu m'énerves ,avoir une langue aussi bien pendue et pleine de talent c'est inadmissible!!!!!!!!!!!


Chris

certain dirais que c'est long !

moi je le trouve surtout très bon,

monsieur le gentilprince vous lire est un moment sublime!

non seulement je l'ai vécu, mais en plus j'étais juste derrière vous lol

entre le radiateur et le mur ! se fameux coin au cancres ,ou nous avions jeter l'encre.

merci mon ami grâce a vous j'ai rajeuni!

rég

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lagrib

"D'Amour je ne me "lace",je vais du coup tel "un va nu-pieds"

Bonjour gentilprince,
c'est très bien raconté, je me souviens de tout cela moi aussi.
Je ne devais pas être loin de toi, moi j'ai eu le moustique.
Amitiés.
Najda.

Merci à tous. ..
Je viens de m'apercevoir que je ne vous avais pas remercié...

Il y a quand même pas mal de mauvais élèves parmis nous...
Comme quoi
Rien n'est jamais trop tard.

A bientôt
Bonjour
Merci
Thierry

J'ai adoré!!!!!!!!!! L'esprit, le rythme, la répétition, l'humour, l'enfant, son pied d'Estal!!!!...

Et quelle mémoire dans la résonance a suscité toutes ces images et leur ressenti...

Magnifique

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http://poesieetsculpture.jimdo.com/

Retrouvez plus sur mon site !

La poésie c'est une lettre d'amour adressée au monde.
Charlie Chaplin

Je vous donne un bon point pour cet écrit que j'ai vraiment beaucoup aimé.

Bleuet

Un poème qui m'avait échappé !
quand je pense que j'ai failli raté çà !

une longue série de flashs précis qui sonne dans la tête de tous les anciens écoliers, interminables mais dont on voudrait qu'elle ne s'arrête jamais

Quel talent !
Bravo et merci

Bonjour Gentilprince ,

Des souvenirs
Au pas au trop
Ou au galop
Qui cavalcadent
Les bons les beaux
Les écorchés
J'ai adoré
la p'tite bébête
Pois rouges et noirs
Et si jolie
Cet' coccinelle !

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mes amitiés, Halcyon

Merci à vous tous
Desolé pour la longueur. ..

je crois bien que je vais le découper en trois et le récrire en six pieds
Pour éviter le style un peu télégraphique qui me déplaît. ..

À bientôt
Bonjour
Thierry