La terre au levant n'a plus de printemps.
Sur le sol,l'humus est de cendre,
Plus rien jamais ne pousse
Ni fleur ni blé ni mousse.
Il n'y a plus rien à attendre,
Dans cette désolation qui s'étend.
Haut dans le ciel strié d'ambre soyeux,
Tonnent des éclats de lumière,
Alors le feu ravage,
Brule et tue sans partage,
L'enfance oubliée des prières
pleur, le désespoir au fond des yeux.
Délaissée dans les décombres d'un puits,
La poupée de chiffon appelle,
Près d'une boucle brune,
Dans l'univers sans lune,
Les bras en attente éternelle.
Des peuples par nous meurent dans la nuit.
Voyez ces regards de pourpre noyés,
Couler en larmes écarlates,
S'assembler les nuages,
Assombris par la rage,
Tombés sur les petites nattes,
Blanc fantômes ou fétus enflammés.
Je voudrais voir des mères
Les bras se lever suppliant
Pour qu'enfin vivent sans peur leurs enfants
Le soleil briller dans des cieux cléments
Chauffant alors le même sang,
Voir les hommes tous frères.
P.Rousel (an 1992)
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la souffrance nous isole ; n'est-ce pas la pourtant le seul vrais partage en ce monde et n'est elle pas le terreau des plus belle roses P.Roussel