Je propose une petite leçon de savoir vivre à l’intention de quelques cons, une catégorie de la population, dont l’éducation quelle qu’elle soit s’avère une impossibilité, si bien que le monde se trouve en proie aux malheurs les plus grands car il devient impossible d’échapper à cette maladie qui transforme les individus en machines ou bêtes féroces, variant selon les époques, oubliant les principes élémentaires qui fondent une humanité pouvant vivre en société et accepter les autres. Le rhinocéros aujourd’hui a été remplacé par une espèce non moins dangereuse : la grosse vache. Le premier animal cornu était la force brutale et violente, le deuxième se caractérise par les dimensions merveilleuses de sa bouse qui éclate et rejaillit sur les autres. Notre époque a de plus en plus de mal à s’en préserver. L’animal est toujours content de cette production que de bonnes âmes sont toujours disposées à étaler comme de la confiture en prétendant qu’il s’agit d’un mets des plus appréciables, c’est sans doute ce que dans le bon sens populaire on a appelé être merdique.
Ainsi de Paris, à Pékin, en passant par Antalya, il est admis par les Sages (y compris les Soufistes) que la communication est un acte humain, il s’agit d’une situation bien connue où entrent en jeu un émetteur et un récepteur. Dans le cas, précis, où un récepteurs invite quelqu’un à émettre son message, il semblerait que celui-ci, puisqu’il est invité puisse le faire dans les conditions élémentaires de respect. C’est évidemment une première loi que l’on tente vainement aujourd’hui d’apprendre à l’école pour inculquer ces règles de la communication, mises à mal dans la pièce de Ionesco, où l’on voit les pachydermes unicornus ou bi(s)cornus s’attaquer à tout ce qui symbolise la communication, dévoyant même la logique. Lorsque ceux-ci rencontrent une grosse vache, immédiatement ces braves bêtes s’entendent comme à la foire et font un malheur ! Leurs actions conjuguées deviennent une merveille pour détruire en quelques instants ce qui ne leur convient plus, pervertissant la communication. Si on en vient à le leur faire remarquer, en collusion, elles redoublent d’énergie pour piétiner le malheureux qui s’est aventuré, à leur demande (il est utile de le rappeler) sur leur territoire.
On pourrait croire qu’il s’agit d’une fable, dont la morale tarde à venir, mais si leurs bouses éclataient comme des bombes, leur effet serait encore plus dévastateur, l’animal en serait peut-être satisfait ; l’humanité sentirait mauvais. Prenons garde à nettoyer le fumier plutôt que de se complaire à l’étaler car on pourrait s’habituer à l’accepter comme un simple fait de société.
Se préserver des bouses est un grave sujet sur lequel il faudrait pouvoir se pencher. Voltaire y a répondu en nous invitant à nous retirer dans un jardin harmonieux, loin du monde, de ses autodafés qui chez nous sont passés d'usage mais qui continuent sous d'autres formes à éclairer les cieux.
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