Joins tes larmes aux miennes
Aide –moi à pleurer !
La pudeur, brisons ses liens
Pleurons tout notre saoul …

Pleurons ces jours qui nous affectent
En face des hommes et des dieux
Sans aucune réticence ni honte
Pleurons à épuiser nos larmes !

Vois ces jours fugaces
Vers où ils nous ont conduits
Vois ces jours perfides
En quel endroit ils nous ont laissés
Mais vois donc ces jours maudits
Partir et nous délaisser

Sans aucun recours
Sans aucun secours !

« Face à la nudité du moment
Face à la futilité du temps
Livrés à nous-mêmes
Dans un fatras d’horreurs
Sans cœurs et sans âmes
Tremblants de frayeurs
Tel un souffle vite éteint
Tel un mot, par le vide, happé
L’aridité comme écrin
Pour un bijou truqué…. »

Mais dis –moi amie
Où sont partis nos jours
Est-ce par cruauté ou par dépit
Que fut banni l’amour ?

Mais vois donc de tes yeux
Le sable, manger les roches !
Mais vois donc pour nous deux
Combien nous sommes moches !

D’avoir voulu franchir la limite du temps
D’avoir voulu dicter la conduite au temps
Ne sommes-nous pas devenus orphelins du temps ?
Ne sommes-nous pas devenus les parias du temps ?

Mais quand donc es-tu partie
Est-ce avant ou après le temps ?
Et quand donc suis-je revenu
Est-ce à temps ou entre temps ?

Vois ce que sont devenus nos jours
Des rameaux sans feuilles
Vois ce qu’est devenu notre amour
Un mort qui attend qu'on porte son deuil

Mais tu revendiques l’automne
Le moment des naissances
Et moi je me force à faire l’aumône
Quêtant la puissance

Mais ton automne fut capricieux
Face à mon printemps fougueux
Et si ton hiver se voulait radieux
Mon été te fut désastreux
Et tout devint mort, soudain
L’aube comme la nuit
Et tout entra dans cet écrin
En cette, drôle, de nuit…

Et les jours passèrent sans nous
Nous reléguant à notre nous
Fatras de chimères
Dans un repère de vipères….

Mais regarde donc les jours
Où ils nous ont placés
Mais regarde donc les jours
Tels des grains de sables nous-déplacer

Mais où sont donc passés ces jours
Et nous, nous sommes dans quel jour ?
Mais pourquoi donc courir les jours
Puisque on ne peut être hors du jour ?

Viens, et joins tes larmes aux miennes
C’est bon de pleurer !
Même si tu n’es plus à moi
Même si je ne suis plus à toi
Nous avons au moins cette chance
De duper les jours des silences
Par le torrent de nos larmes
Dans ce jour de silence !

Ait Slimane Hamid

Bonjour awaliw, avec le temps les amours parfois ne gardent plus la passion des premieres années ....
Merci pour cette belle lecture !

Bonsoir awaliw

Mais ton automne fut capricieux
Face à mon printemps fougueux
Et si ton hiver se voulait radieux
Mon été te fut désastreux
Et tout devint mort, soudain
L’aube comme la nuit
Et tout entra dans cet écrin
En cette, drôle, de nuit…

Et l'amour s'est enfui, de sa lumière ne reste plus que l'ombre de ce qui fut. Parfois une relation ne résiste pas au temps, reste les larmes et peut être de la tendresse à partager.

Ecrit touchant.

Amicalement Franie

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