Plume de platine Inscrit le: 13/5/2014 De: Envois: 2944 |
les cents cavaliers Entendez dans la nuit le tonnerre des galops Tremblez dans vos chaumières , ce sont les cents cavaliers. Mercenaires sillonnant les routes d'Europe , Aucun d'eux membre de l'ordre des chevaliers.
Faisant fortune dans la guerre de trente ans A la solde de tous les tyrans , Riant de leurs victoires , incendiant les villages , Toutes les femmes comme proies , adeptes du pillage.
A leur tête , un beau et magnifique Prince , Ceux qui l'appellent damoiseau ne sont plus de ce monde , Plus jamais ils ne reverront leurs provinces , l'épée du Prince pour le sang est féconde.
Leur route sanglante les conduit chez le Duc d'Arbois . Son château semble abandonné , les portes grandes ouvertes. Curieux de ne voir aucun gardes aux abois Le Prince décide d'y aller seul , à la découverte.
Descendant de cheval , il entre dans la cour. Aucun bruit , aucun signe de vie Quand il aperçoit une jeune femme devant lui , Elle est belle , vêtue de ses plus beaux atours.
-" Bonsoir Prince , je suis la fille de Duc , Isabelle Mon père n'est plus ici , il s'est enfui depuis deux jours Emmenant avec lui ses gens , ses gardes. Mon âme rebelle Refuse la désertion , jamais je n'aurai peur des vautours."
-" Votre Père est un homme sage de refuser le combat , La défaite est certaine devant ma troupe. Me traiter de vautour voilà un branlebas ! Dois je attendre de vous une entourloupe ?"
-" Prince , vous avez peur d'une jeune fille , Je n'ai pas d'épée , pas de gardes pour me protéger. Venez dans la salle à manger , vous êtes mon invité , Vos hommes se reposeront dans la charmille."
Prenant la main de la jeune fille , comme elle est froide , Le Prince charmé se laisse conduire , montant les escaliers. A l'étage les attend une grande table aux dix chandeliers , Comme plats , poissons , gibiers , viandes , grillades.
Le repas est un délice , la jeune fille si complice Que le Prince oublie la guerre , le gout du sang. Il redevient pour un soir le petit enfant , La douce compagnie lui enlève toute malice.
Isabelle l'entraine dans les couloirs du château , Son rire est un émerveillement , quelle nuit Se dit le Prince en écoutant le léger légato. Dans son cœur plus aucune trace d'ennui.
Ils arrivent dans la chambre d'Isabelle , Il l'embrasse , fou d'amour , ivre de sa sensualité. Lentement elle enlève sa robe , comme elle est belle. Cette nuit sera celle des amants , leur nuit de vérité.
A l'aube le Prince se réveille Isabelle n'est plus à ses cotés. Debout devant la fenêtre elle regarde le soleil se lever Sur son visage un sourire cruel.
-" Prince , j'espère que tu as aimé cette nuit Sache qu'elle sera ta dernière. Mon Père et ses gens ne se sont pas enfuis , De la Peste Noire tous ont péri. Le terrible fléau est dans mon sang , Dans l'eau de la rivière Qu'ont bu tes chevaux , tes gens. En me faisant l'amour , je t'ai donné la Peste. Mon cœur est fatigué , devant le soleil Je quitte ce monde , à moi les merveilles Du Paradis. Adieu Prince funeste Que ta mort soit douloureuse Je m'en sens si heureuse."
Isabelle tombe sur le sol , morte Le Prince hurle , crie Ses gens sont mourants dans la charmille Demain il le sera aussi.
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