Concours l'épine

Une beauté ravissante mais gourmande
Offrait son corps à qui voulait le prendre
Participait à tous les concours de beauté
Où elle pouvait dévoiler ses petits secrets
A un public passionné et tout à fait intéressé
Par toutes les rondeurs astucieusement placées.

Elle remporta tant de succès sans doute surfaits
Qu'elle dut ouvrir un épais agenda pour les noter
Elle n'avait pas assez de doigts pour ses roses compter
Elle les avaient enregistrées, dit-on, dans son herbier
Mais je préfère ici m'arrêter plutôt que sèchement déblatérer
Et à l'axiome de Madame Anne Sophie Arnoult vous renvoyer,
Celle que j'ose inviter respectueusement dans ce court récital
Qui bien sûr n'a rien à voir avec les Pensées de Blaise Pascal.

Le cœur d'une femme galante est comme une rose dont chaque amant emporte une feuille, pour le mari il ne reste que les épines.
Extrait : Pensées et anecdotes (1740-1802)
by Anne Sophie Arnoult

Un beau jour de mai où tout était parfait
Apparut le mari dépité, confus et défait,
Dont le corps entier couvert de piquants
Prouvait qu'il avait gagné le premier prix
Au concours l'épine, médaille d'or méritée.

Il ouvrit l'agenda de la belle romaine
Devant un public de renégats amènes
Qui avaient aussi profité de l'aubaine
Lorsque la belle avait un certain label
Sur la brocante des élégantes gazelles.

Devinez ce qui alors s'ensuivit
La fin de la romance je vous la confie
A vous de l'écrire peut-être à votre profit,
Car ce récit votre curiosité aiguise,
Ouvrez l'agenda de la belle marquise
Et conservez-le dans une pochette surprise
Ou encore brûlez- le sur le bûcher en autodafé ;
Votre secret sera alors parfaitement gardé
Ô mari marri éploré mourant de chasteté.


31/7/14

Un beau texte bien écrit qui nous rappelle dans un autre contexte le fameux "Concours Lépine des inventions"
Amitiés
Alain

Comme pour le fameux concours l'épine le mystère reste entier jusqu'à la révélation du gagnant .
HONORE

Un récit fort original à partir d'une citation d'auteur....J'ai bien aimé

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Christian RAY avec Michel Drucker et Patrice Laffont

Très beau , dans l'esprit de contes libertins.

Amitié

Jean-Pierre