1- Les enfants de l’inceste


Tu te penches
Tu t’épanches
Ni axe ni périphérie
Ni noyau ni enveloppe
Ni entier ni à moitié
Ni tout à fait toi
Ni autre non plus
Mais qui es-tu ?

Tantôt tu es la vérité
Tantôt tu une mosaïque de nuances
Tantôt tout frelaté
Tantôt tu es la source
Tantôt tu es égaré
Tantôt tu es la délivrance
Dans cette même errance
Mais qui es-tu ?

Tantôt tu es visage de la paix
Tantôt tu es feu sang et flamme
Tantôt tu ce fougueux coursier
Tantôt tu es cette bête qui rend l’âme
Tantôt tu es jour éclairé
Tantôt tu es ombre infâme
Et parfois même damné
Mais qui es-tu ?

Je t’ai vu errant ici et là
Guidé par cette ultime quête
J’ai entendu tes prières,
De jour comme de nuit
Tu as sollicité les cieux les terres
Tu as pénétré tous les sanctuaires
Tu as bu du doux et de l’amer
Sur tes lèvres salées de doutes
Tu as fait glisser versets et psaumes
Mais pour quelle requête ?

Tu as mis l’espoir dans ta poche
Tu as porté le devoir dans ta sacoche
Tu as guerroyé contre le temps
Comme tous les Gavroches
Tu as suivi les pas d’un Mkidech
Tu as foulé les landes des ogres et des ogresses
Tu as dénoué au mystère ses tresses
Et tu as bu du vin interdit
Celui qui ouvre les voies
Vers ce que les autres nomment le sacré
Et tu as vu les mains du dieu
Inertes
D’aucun secours
Tu as compris que le compte à rebours
Commence déjà son tambour
Tu as vu la fin avant la fin
Et tu es resté sur ta faim
Sans jamais savoir

Je te vois encore debout
Prêt à repartir de nouveau
Quitte à bousculer le destin
Même s’il faut défoncer les portes
Même s’il faut ouvrir la boite de pandore
Et que surgisse le diable
Et que se trouble le ciel
Et que se démènent les mers et les océans
Et que tremblent les montages
Et que surgisse le déluge
Ton arche est là éternelle
C’est ton cœur qui te rend beau et belle
La distinction n’est plus un auspice
La vision n’est qu’un orifice
Et je te vois mieux





Fuyant les voix monotones
De ceux qui depuis des siècles nous marmonnent
Nous sommes purs
Nos sommes élus
Eux les enfants de l’insecte !





Ait Slimane Hamid

Un très beau texte, très délicat sur un sujet difficile à aborder pour beaucoup, il faut du courage...
Nous sommes tous des enfants de l'Univers... quels que soient nos parents...
Bravo

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Amitiés,
Maria

On ne recommence plus, mais se souvenir c'est presque recommencer. Charles Nodier

merci RiBiero

Bonjour awaliw

Sujet délicat à traiter cependant il faut le dire, trop souvent oubliés.

Amicalement Franie

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