Explication limpide

Écoutez-moi, madame, il faut que je précise
Les raisons pour lesquelles il me fallut du temps
Pour soigner votre fille à l’œil fort larmoyant
Car il ne fallait pas commettre une sottise.

Voyons dès le début la cause véritable
Du stupide incident qui vint faire pleurer Claire
Alors qu’elle se mettait de la crème solaire
Pour se brunir le teint de façon agréable.

Il faut savoir qu’un roc côtoyant une source
Chut dans l’onde troublée d’un courant montagnard
Que roulé par le flux longuement, sans égard,
Arrivant à la mer il termina sa course.

Lors le flux des marées, les lames, le ressac
L’usant par petits coups en firent un beau galet.
D’abord volumineux il devint gringalet
Le frottement érode à Nice ou à Carnac.

Le temps détruisant tout et l’usure insistant
De galet qu’il était il devint grain de sable
Le noroit du matin ce jour là peu aimable
Fit de l’infime chose un danger menaçant.

Et l’œil de votre fille aussi bleu que charmant
Récolta dans la bise un petit projectile
Qui de ses angles aigus et de façon hostile
Se mit à irriter ce beau lac émouvant.

Heureusement je vis la larme douloureuse
J’entrepris d’extirper l’anguleux malfaisant
Je tirai de ma poche un petit mouchoir blanc
Et partit retirer la pierre malencontreuse.

Extirper le nuisible était un long travail
Votre fille m’aida en restant immobile
Enfin je le sortis sans blesser l’œil fragile
Et jetai sur la plage le dangereux détail.

Or l’œil restant sensible et le vent persistant
Je le mis à l’abri dans la tente de toile
Et bien qu’elle se gonfla semblable à une voile
La victime retrouva son regard conquérant.

Pourquoi vous fallut-il deux heures ? Quelle patience
Pour retirer un rien n’en exigeant pas tant ?
Madame, le petit grain était très inquiétant
Votre fille méritait toute mon efficience

Monsieur je comprends bien l’action salutaire
Qui retira d’un œil le grain malencontreux
Mais je ne comprends pas quel hasard curieux
A mis dans votre poche la culotte de Claire !

Le vent ! Le vent madame, en passant sous la tente
Mélangea nos affaires et il mit par erreur
Dans ma poche ce tissus décoré d’une fleur !
La bise comme le sable est une impertinente.


OLUCINEP XXV 05 MMXIV

Dans le genre loufoquerie, nous avons tout à l’œil !!

Bonjour OLU reçu 5/5

Douce loufoquerie d'où ce "petit grain" dans tes mots... Mais il vaut mieux t'avoir à l'oeil surtout quand tu es dans "l'attente"

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Christian RAY avec Michel Drucker et Patrice Laffont

Quand on est coquin on trouve une explication à tout ! Mais celle ci me semble au moins tirée par les cheveux !
Adn

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De la magie bien coquine, avec un grain de sable dans l'œil, on fait apparaître une petite culotte...
heureusement que ce n'est pas le sablier, sinon on aurait la panoplie d'une soubrette dans la poche..
LOL...
Poème fortement bien écrit, où l'on se laisse prendre au jeu....Ah! la bise, la seule coupable....
Amitié...Dan....

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*** Un bonheur aplanit cent malheurs ***

quelle belle façon poétique de décrire une scène peu banale! merci de ce partage

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lagrib

"D'Amour je ne me "lace",je vais du coup tel "un va nu-pieds"