Et les roseaux plient car le vent souffle, bienheureux,
tandis que les mains plongées dans une rizière, une poignée
d'hommes accomplissent leurs travaux coutumiers,
le vent y apportera bientôt une sécheresse
dévastatrice, aussi tous s'activent afin de terminer
la récolte qui précédera le dernier ensemencement de
l'année, Hyong chu, fébrile mais déterminé, éloigne
d'un revers de main, la sueur qui perle sur son front,
plus bas ses genoux s'ankylosent,mais il tient bon.
Le chef de cette fratrie de paysans vietnamiens,
émigrée du Nord de la Chine, a quitté, il y a bien
longtemps, la capitale, pour éloigner les siens
de l'emprise du maléfique sortilège jeté par
l'impérialisme triomphant sur les grandes villes
du monde d'hier. Tout en scrutant le fond de la rizière
afin d'y extraire les dernières poignées de riz,
le patriarche se remémore les jours heureux puis
sentencieux de l'hégémonie qui aura transformé
sa vie et hissé les siens pendant plusieurs
décennies au sommet de l'Empire des terres
de l'est, dont le mot d'ordre demeure :«Demain sera l'aube...»
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