Le touriste qui vient admirer les châteaux,
Boire au fût le rosé, produit de nos coteaux,
Que va-t-il retenir de ma terre angevine
En dehors de nos vins, de notre ardoise fine ?
Moi, je vais lui conter les couleurs de l’Anjou
Qui ressemblent parfois à celle d’un bijou,
Un joyau qui scintille au poignet d’une belle.
Mais prend garde passant, ma province est rebelle !
Si du Bellay chanta la douceur du terroir,
La Loire est le reflet d’un sinistre miroir !
Et le vent porte encore, ô ! Mon jardin de France,
Des hommes suppliciés, leur terrible souffrance !
L’or des blés, des genêts, cache amis promeneurs
Le rouge du drapeau de nos pauvres mineurs
De Trélazé venu sauver la République,
Pour finir massacrés sur la place publique…
Saumur porte la trace, au blanc de ses tuffeaux,
Du sang d’êtres humains tués à coups de faux.
Et qu’importent les cris, qu’ils furent royalistes
Ou des soldats cruels : les « bleus » idéalistes !
Car le crime est présent, mon cher pays natal,
Parmi les chemins creux, les bourgs, et c’est brutal !
Des femmes, des enfants, de l’humaine folie
Devenus les martyrs des clercs et leur dulie…
Alors si l’arc-en-ciel colore un peu mes vers,
C’est pour mieux vous montrer de ce décor, l’envers.
Ma patrie aujourd’hui, de son horrible histoire,
A compris les leçons : c’est sa grande victoire !
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villerme.jeanpaul@neuf.fr
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