Au loin s’étiole ce nuage blanc .
Est-il donc mon adoration déchue.
Tu étais mienne, j’étais le temps.
Ma plume pour toi se mettait nue.
Sur l'interligne, elle trouvait le la.
Chantant pour toi ces poèmes de feu.
J'ai récolté au ciboire de l’au-delÃ
les accords oubliés y devenaient jeu.
Dans l'abysse, je me suis fourvoyé.
Au ciel j'ai prié les dieux larmoyants.
Ils m'ont rejoint et m'ont vouvoyé.
Près d'eux je me suis vu en mourant.
Des tempêtes ont voulu m’emmener
Entre sépultures et nuits j'ai imploré
les ombres de calmer ce malmené
de mon âme devenue écho déchiré.
La page blafarde est l'assassinée
d'une fougue éteinte dans l’âtre froid.
Dans le tiroir des feuillets innés
dorment sans toi, ma femme de droit.
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