Réflexion d’un soir
A la fenêtre d’un appartement,
De la terne région parisienne,
Je regarde les vieux bâtiments,
Le cœur aux larmes anciennes,
Coulant d’un souvenir récent.
L’ami Jacques parle de société,
De Belgique, d’enfance et de solitude,
Sur mon ordinateur usé,
De mes doigts absurdes,
Qui ne cessent de rédiger.
Que suis-je en ce jour,
Dans les longues mélancolies ?
Si loin de mon amour,
Je sombre en nostalgie,
L’envie d’un dernier retour.
Je fixe les fenêtres en face,
Visage froid et grisonnant,
Mal rasé et dégueulasse,
Comme un voile blanc,
Sur une enfance préface.
Les cigarettes de ma mémoire,
Se consument une à une,
Pour laisser quelque part,
L’espace à la fortune,
La fortune de l’espoir.
Je suis infiniment heureux,
D’avoir la liberté en moi,
Vivre avant d’être vieux,
Au gré de nos propres combats,
Qui font de nous ce qu’on veut.
J’observe les voitures,
Filer je ne sais où,
Portées par l’aventure,
D’une route sans bout,
Sans issue, sans mesure.
Mais au fond de ma pensée,
Avec ce rien de psychologie,
Que je cultive pour aimer,
L’homme et sa grande vie,
L’homme et sa férocité,
Je remue cette question,
Dans le verre de mon rêve,
Pour trouver une illusion,
L’indice qui me soulève :
Quelle est mon ambition ?
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