Je suis aux portes de la nuit.
Un trois mats me déplie ses voiles.
Il m'invite pour un long voyage
A prendre place dans l'infini.
Entre océans et les étoiles,
Comme un livre qui m'ouvre ses pages;

J'imagine un vent et des vagues,
Qui me mènent au palais des songes,
Que saluent des forêts brumeuses,
Qui se gravent comme des tags
Aux barrières des villes qui se plongent
Sous l'éveil des lumières frileuses;

A la joie de ces noctambules.
Ils se profilent sur l'avenue,
Laissant ainsi flotter au vent
Leur présence dans la grande bulle
Qui nous joue la vérité nue
D'un monde d'un tout autre versant.

Dans la clémence et dans le sombre.
Se lève une soie qui présente,
Nombre de paillettes et diamants
D'un clinquant qui se joue des ombres,
Alors que la lune plaisante
Effleurant ces joyaux brillants.

C'est entre les deux océans.
Mariage de la "terre et du ciel".
Que vient se jouer l'impensable
A l'écran irréel du temps.
Il m'emprisonne dans un sommeil
Alors que mes rêves de sable

Se poursuivent dans la nuit sereine.
Il se développe des images,
Pour les scènes les plus insensées.
Elles naissent de la couronne d'une reine
Et prennent vie dans bien des pages
Ignorant ma présence enjouée.

Sous le ciel un oiseau nocturne,
Veut danser avec les étoiles.
On dirait même qu'il les caresse,
Devant une jalouse brume
Qui doucement vient et s'étale
Dans un mouvement de paresse.

Assis sur un croissant de lune.
Pierrot est là, seul à penser.
Que cette lune va disparaître
Derrière ce sable, derrière ces dunes,
Le livre aux songes va fermer.
La nuit pose ses atouts maîtres.

superbe lecture
de superbes images
bravo