Soir et Tonnerre
Ils étaient vingt et cent ils étaient des milliers
Pieux et braves chantants sur ces avenues bondées
Qui demandaient la vie de leurs tambours battants
Ils étaient des milliers ils étaient vingt et cent
Ils ne craignaient pas d’hommes en formant un tel nombre
Depuis toujours leurs voix avaient été scellées
Mais la détente siffle et s’échappe un bruit sombre
Il pose alors sa tête sur le froid du pavé
Dans la révolte sainte il faut cueillir le Temps
Tenir encore un jour une semaine patiemment
Combien de coups de feu, de gendarmes et de chars
Qui rageusement leur font retrouver un espoir
Ils s’appelaient Gamal, Saliba ou Adel
Certains criaient à mort, on les poussait à bout
D’autre ne criaient pas mais regardaient le ciel
Ils y cherchaient la force de se tenir debout
Ils ne restaient pas tous dans la nuit sous l’orage
Mais ceux qui sont rentrés, c’est sous leur crâne qu’il pleut
Ils essaient de songer, Ã un autre passage
Pour franchir toutes les portes se refermant sur eux
Les policiers tiraient au-dedans au dehors
Et les jeunes gens tombaient, unis et sacrifiés
Ils étaient délaissés par tous ces gens du Nord
Qui contemplaient craintifs l’étendu du brasier
Si l’on me dit maintenant que ces vers sont sourds
Qu’il vaut mieux oublier, que les choses suivent leur cours
Que la vie reprend vite en s’éteignant le soir
Et qu’il ne sert à rien d’en retranscrire l’Histoire
Mais qui donc est de taille à pouvoir L’arrêtée
Les tyrans plein de haine, aujourd'hui pourchassés
Je vengerai les miens s’il fallait les venger
Pour qu’un jour les parents puissent voir la Liberté
Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers
Pieux et braves, chantants, sur ces avenues bondées
Qui demandiez la vie de vos tambours battants
Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent
texte dédié aux vaillants peuples arabes durant leur soulèvement : 2011
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Ilies Belhadj