ET QUAND LE CŒUR N’EST PLUS DANS LE COUP TOUT À COUP !




Un cœur qui dépendait d’une machine externe
Avait besoin d’un feu plus vif en sa lanterne.
Il n’avait su garder le tempo machinal
Qui, inconsciemment, est son rythme normal.

Chargé comme un baudet le pauvre myocarde
Ne suit plus sa mesure il avance ou retarde
Ses carottes sont cuites mais le savoir progresse
Des hommes vont venir combattre sa détresse.

En équipe, présents sous le grand scialytique
Défiant le désordre en l’horloge organique
Ils sont vêtus de vert, masqués, prêts au combat,
Ils devront être vifs, précis et délicats.

Aucun ressentiment ne doit guider leur main
Seuls savoir et science assureront demain.
Pas de sensiblerie ou de sentiment tendre
Le problème est technique et ne peut plus attendre.

Un seul lien commun réunira l’ouvrage
Et l’équipe assurant du cœur le sauvetage :
La volonté du don d’un temps supplémentaire
À l’organe en besoin de l’action salutaire.

Ils ont choisi cet art qui sauve ou qui guérit
Ce fut un coup de cœur un désir infini
D’aider de leur savoir l’homme dans la souffrance
De réparer du sort les cruelles errances

Et dans le cliquetis des instruments brillants
Dans le bruit de la vie, à peine se maintenant,
Commence cette humaine et terrible bataille
Qui prendra à la mort ses fatales tenailles.

Le temps, comme le sang, dans la pompe s’écoule ;
La tempête est passée et se calme la houle
Le cœur vient s’accorder avec l’oscilloscope
Le plus dur étant fait on ferme l’enveloppe.

La faucheuse s’éloigne elle était à l’affût
La main du chirurgien a repris le dessus.
Il est déjà sorti, fatigué, mais l’urgence
L’oblige ce jour là, à une autre exigence.

Car à titre posthume un grand cœur est venu
En réparer un autre qui ne fonctionne plus
Dans le jardin du corps le magicien greffeur
Va repousser la mort d’une vie de donneur.

Et par le don sublime il va danser encore
Ce cœur n’espérant plus que se lève l’aurore.
Dans des mains de miracle soudain le légataire
Avec le jour conclut un pacte salutaire.

On éponge la sueur sur le front et le temps
Se compte en pulsions de l’organe dolent
L’autre relayant l’un, chasse la maladie,
On referme, on recoud, quand a repris la vie.

Harassé victorieux le couturier final
Va retirer ses gants, il a, c’est bien banal
Sauver dans la journée quelques vies en péril
Ce n’est que mon travail modestement dit-il.

Une douche rapide et un coup de rasoir
Le médecin est chic il sortira ce soir
On ne pourra l’atteindre ils en sont convenus
Cette nuit il est libre, on ne l’appelle plus.

Ses confrères lui disent : vas nous serons de garde,
Ils savent que ce jour là, de partir il lui tarde
Pour un anniversaire il va chercher des fleurs
Son épouse l’attend… Pour une affaire de cœur.

Néo-Olucinep V 02 MMXIV

quel beau métier que celui de médecin, ton poème le décris comme un héros et j'aime beaucoup cette image merci pour ce partage

Hommage à la médecine qui fait des prouesses et sauve des vies.
Un texte superbe écrit avec justesse et empathie.

Merci pour cet instant de lecture.

Mes amitiés

Michèle (moi aussi dans le Centre de la France), une vraie berrichonne !

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La vie est belle il faut savoir l'apprécier.

Je visité quelques endroits aseptisés et suis tombée en arrêt (non! Pas cardiaque!)sur ce poème, j'ai écouté attentivement , je reconnais le battement de votre coeur de poète qui sait rendre hommage à une profession de foie, de coeur, de vie....en quelque sorte

Bises OLU

Une très belle histoire de chirurgie mais surtout d'amour de son métier ! Car on ne peut pratiquer ce métier que par passion.

Adn

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