Le soir amène le silence
Anesthésiée je me laisse glisser
Droguée d'ombre en lumière
Et toi, retiens-moi de tomber
Aux confins de pianos inouïs moi j’erre
J’allume mon tabac brun de la survie
Inhalation captive, expiration furtive
L’iris triste, regardant à contre-sens
Cet univers qui m’avale sans cesse
Cette innocence frappée de frénésie
Étrangère en tout lieu, O tristesse !
Je me console en m’abîmant
Et toi poète, dis-moi
Quel est ce frisson d’effroi qui me consume
Et toi poète, raconte-moi
Les terres lointaines, aux rivages les écumes
Les nuits crépusculaires, les souffles puissants
J’ai ce nœud qui me tord l’âme et me gaspille
J’embrasse le sable des jours oubliés
O poète peux-tu seulement tuer le néant ?
Entourée d’horizons que j’ignore
D’étendues d’océans aux reflets d’argent
Aux rivières de ma vie
Au parloir de ma plume.
C.P
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J'ai toujours été passionné par le mariage de l'ordre et du désordre, que ce soit l'un qui produise ou perturbe l'autre, ou l'autre qui produise ou perturbe l'un.
François Morellet