ATHÉLAÏS
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Le poète, parfois, se souvient d’une vie
Antérieure : grands piliers, vastes portiques,
Spectacle merveilleux d’une mer infinie,
Esclaves nues, aux corps pulpeux et magnifiques.
Abandonnant sa tĂŞte Ă quelque rĂŞverie,
Vers un lointain passé faisant un long voyage,
Inexplicablement, il retrouve la vie
Qu’il menait au milieu de l’azur et des vagues...
Il entend dans sa tĂŞte une voix murmurer,
Une voix féminine, étrange et caressante,
Différente des voix de l’époque présente ;
Et cette voix lui dit : « De mes tendres baisers
Ta bouche garde-t-elle un brûlant souvenir ?
Te souviens-tu de ta charmante Athélaïs ? »
Il la revoit alors, en ses plus beaux atours,
Allure familière, oeillade fugitive ;
Il redécouvre enfin la douceur d’un amour
Qu’une époque lointaine, étrangement, lui livre.
C’est alors qu’il répond, d’une voix très émue :
« Ô belle Athélaïs, je me souviens de toi,
De tes baisers, qui dans mon coeur faisaient la loi,
Et de la volupté qu’avec toi j’ai connue !
Redonne-moi un doux baiser, comme autrefois,
Quand nous contemplions le coucher du soleil
Et que sublime reine et magnifique roi,
Nous étions aux grands dieux sensiblement pareils ! »
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Commentaire de l'auteur :
------------------- Première partie ----------------------------
Ce texte s’inspire d’un poème de Charles Baudelaire, « La vie antérieure ».
J’ai emprunté quelques éléments baudelairiens : « grands piliers », « vastes portiques », « esclaves nus » – qui deviennent ici des femmes –, « l’azur et les vagues »...
J’ai voulu compléter la vision du passé en y incluant le souvenir d’une femme, d’un ancien amour issu d’une époque lointaine...
J’ai envisagé la possibilité de pouvoir capter des éléments d’une vie antérieure, dans un état de semi-conscience.
Le retour vers le passé s’accomplit dès les premiers vers, grâce au rejet de l’adjectif « antérieure » au début du deuxième vers >>> L’esprit du lecteur accomplit immédiatement un retour en arrière...
Le poète peut également communiquer avec la femme dont il se souvient : elle lui parle ; il lui répond, retrouvant les sentiments qu’il éprouvait jadis pour elle.
Contrairement à Baudelaire et à la plupart des poètes romantiques, je ne partage pas entièrement la croyance en la métempsycose. Je n’ai pas écrit ce poème pour alimenter la théorie de la réincarnation. Il ne constitue qu’une brève histoire fantastique, à laquelle le scientifique doit se garder d’accorder trop d’importance.
Le lecteur y trouvera les ingrédients qui lui permettront de plonger dans une rêverie, et de croire un instant qu’il est possible de voyager vers le passé, de retrouver une femme appartenant à une vie antérieure. Il pourra un instant échapper au temps présent et croire avec l’auteur qu’il a peut-être vécu au milieu de l’azur et des vagues, comme un roi amoureux de sa reine !
Certains verront dans ce poème une éclatante célébration de la monarchie – en particulier celle héritée de l’Antiquité, où le monarque est assimilé à un dieu –, une question que nous laisserons aux critiques le soin d’aborder dans une étude plus approfondie.
George-Allan.............................................................................
Remarque concernant l'image :
Je souhaite placer une image avant le poème, pour annoncer le contenu de celui-ci.
Cette image constitue une sorte de "prélude visuel" qui place le lecteur dans un état de "rêverie poétique"...
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Source : Le paradis des images/Page Facebook - Libre de droits.
------------------- Seconde partie ----------------------------
Ce poème n'a pas récolté une bonne critique de la part d'Oniris :
"Le thème est fort, poétiquement, et déjà porteur d'une certaine émotion en lui-même. L'écriture, cependant, ne parvient pas à en tirer pleinement profit, avec des rimes souvent approximatives, un rythme inégal, des images plutôt convenues et/ou creuses... Un texte qui ne nous semble finalement pas à la hauteur de ses ambitions."
RĂ©ponse de l'auteur :
3 points abordés : 1. Rimes / 2. Rythme / 3. Images.
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1. Les rimes ne sont nullement approximatives : il s'agit d'assonances ou de contre-assonances, c'est-à -dire des rimes ne présentant pas une homophonie exacte, mais une simple concordance de voyelle ou de consonne finale, ce qui permet davantage de combinaisons (voir dictionnaire, ci-dessous).
+ quelques rimes pauvres mais soutenues par des voyelles ou consonnes d'appui.
(Je ne donne pas d'exemples, pour ne pas allonger cet article.)
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2. Un rythme inégal, je ne pense pas : au contraire, tout s'enchaîne de façon admirable. C'est d'ailleurs l'une de mes qualités, qui a maintes fois été remarquée par plusieurs lecteurs, sur d'autres poèmes.
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3. Images plutĂ´t convenues et/ou creuses : je peux vous l'accorder ; il s'agit d'une simple histoire romantique, qui n'a pas d'autre ambition que de plonger le lecteur dans une petite rĂŞverie (voir les propos ci-dessus).
Cependant, d'autres poètes pêchent par excès contraire : ils essaient de créer des images d'une originalité époustouflante, ils veulent nous éblouir avec des expressions faramineuses, et finalement, on n'y comprend plus rien.
Mon poème a le mérite d'être clair : il brille par sa simplicité. Je suis parvenu à construire une véritable histoire, que l'on suit facilement, sans se heurter à des images abracadabrantes ou à des expressions absconses.
Donc, celui qui a rédigé cette critique ne sait même pas que l'on peut employer des assonances et contre-assonances, je tiens quand même à le souligner !
De plus, il parle de rythme inégal, alors que tous les alexandrins sont parfaitement en place, sous forme de deux hémistiches ou de trimètres ! Et l'enchaînement entre les différents vers, d'une part, et entre les strophes, d'autre part, est également parfait. Il obéit à un schéma précis, découpé en trois temps :
1. Le souvenir du "décor" de la vie antérieure ;
2. Les paroles et l'apparition de la femme,- être du passé ;
3. La réponse de l'homme, avec le ressouvenir total de l'existence antérieure.
Je vous prie de m'excuser pour les paroles qui vont suivre, mais que ce critique aille se faire voir ! Ce n'est qu'un imbécile ; il n'y connaît absolument rien à la poésie. Ce poème est de très bonne qualité. De plus, il engage une réflexion sur le thème de la vie antérieure : dans quelle mesure un être humain peut-il se relier à une existence passée ? L'esprit humain est-il capable d'effectuer cette connexion, de renouer le contact avec des êtres d'une autre époque ?
Il n'a rien capté, cet imbécile ! Tant pis pour lui : qu'il change de métier !
Et qu'on lui envoie le "Dictionnaire des rimes et assonances", pour qu'il ne prenne pas cela pour des "rimes approximatives" : abruti !
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Je vous invite à découvrir mes poèmes, empreints de délicatesse, de romantisme, de spiritualité, etc. (Prononciation classique : i-on ; i-eux ; i-eur ; i-a ; i-an ; etc.)