RIONS.
Serait-ce celle que nous attendons depuis si
longtemps ; une année durant laquelle enfin
l'Homme se jouerait de ce trépidant destin
dans lequel il ne cesse de grandir à force
de dérision, de rapetisser, à force de dispersion,
de se détendre, à force de trop de concience,
de se multiplier et de se démultiplier à l'infini,
en tout horizon, de rayonner,ce faisant, d'exulter
au-delà de sa propre condition, de se protéger
en somme pour guérir ses appréhensions,
vital en son coeur, l'avenir, aidant, celui-ci cherche Ã
écrire, à masquer, à chiffrer ; dénaturé, poursuivra
-t-il sur ce chemin jalonné de butoirs en miroir,
contre lesquels il ne cesse de se heurter, de s'abymer
pour finir par pleurer, oublier le monde, lui tourner
le dos, et d'avancer, fier, les yeux fermés, l'allure
élégante,motivé par cette chirurgie semi-
réparatrice qu'est le supplice, qu'il s'inflige à lui-
même,sur son tandem, promène sa personne, résonne,
en solitude, pédale, de dédale en dédale, hors de lui,
fatigue et ne sait plus où aller, que faire, que dire
pour justifier ses mouvements incessants,
trépigne d'impatience devant le tourment
qu'il génère, en son for intérieur agité, par son
environnement, tant de représentations,
de motivations, d'attractions, de démotivations
et de démobilisations, d'objectifs têtus et de
dépréciations, pour réaliser ses rêves ? chaque
jour transcendé, que de visions, par l'envie,
le désir, la désenvie, le déplaisir, en ses soupirs
renouvelés, le conduiront-ils à partager, exalté en ses
passions, ses contentements, pour observer ses
moments de folie, de perdition que lui procure
le bonheur dans lequel il s'accomode, devant son travers
hilarant, non point offusquant, salvateur,
cette courbe hystérique, que provoque au quotidien
notre besoin de félicité, lorsque nous nous arrêtons,
par exemple pour ne plus finir de piétiner, laissant courir
le monde, devenu insaisissable, incompréhensible,
impossible à imiter, à dépasser ou à atteindre, derrière ou
devant lui, comme au dedans de nous-mêmes, rions,
de la reconnaissance et de l'amour que nous nous
devons, rions, en hommage à notre vie, dont
les jours sont comptés, rions, de bon coeur, rions,
en d'admirables instants où le temps n'est plus, rions,
car plus que le souvenir de ces explosions de joie, puis
d'apaisement, nos passions seules demeureront,
fusse-t-elles révélées par nos déceptions, nos tristesses, en
l'abandon du trop plein de sérieux que provoquent parfois
nos larmes, nos faux-semblants, nous exultons, oh, oui,
nous exultons, alors en maintes occasions, de grâce, rions,
de bon coeur, de trop d'exigence, de pénitence, de notre
condamnation première, rions un peu, pour oublier, sans
cesse sacrifiée, et pour cause, notre existence sacrée, en
d'irrestibles enfermements, prisoniers de la vie, rions, en
nos semblables oublis, avant que de disparaître, rions,
rions, de peu de patience, de trop de concupiscence,
de trop ou pas assez de conscience, des sciences imbues ou
insues, avant que d'expier, avant que de bégayer ou
de détonner à nouveau, pour nous-mêmes...RIONS
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