Une vie passée



Lentement poursuivie par le spleen enfermé
Quand elle court dans le près par un beau soir d’été
On a cru le bon air délivrer ses tempes
Elle riait de voir sous le bois les fiancés
Chuchotant longuement les deux mains enlacées
Dans sa mémoire figée gravant une estampe

Il est vrai : elle haïssait le baiser futile
Elle veut le désir infini, inutile
Celui du brasier pour la belle éternité
Au-dedans, dans l’horreur du frottement des corps
Ni toc, ni collier d’argent ni bracelet en or
Elle voulait désirer tous les hommes du dehors

Elle n’est plus revenue de la chapelle fermée
Depuis ce sacrilège incroyable on a dû
Oublier le souvenir de cette détresse pendue
Personne pour honorer cette âme vierge délaissée