Ils dorment, deux enfants sous un doux rêve presque, presque éveillés
Leurs tignasses brunes caressées par leur amour de mère encor, oui encor réveillée
Elle a de grands yeux bleus et un sourire bien que triste,
Merveilleux .
Elle a de bien doux vœux
Et un soupir bien que triste
merveilleux .
Au pied du lit sommeillent deux paires de souliers tout neuf .
Alors bien que loin et agités, les blés naissants sont d’une triste pâleurs
On les voit loin, forts et prêts à paraitre, prêts à se paraitre d’une nouvelle couleur
Bientôt ils éclateront , verts,
Loin de cette curiosité dénommé l’hiver
Mais n’est-ce que le sommeil d’enfants qui me fait confondre le rêve et l’hiver
Ou cette faim tenace qui tenaille cette table de chêne
ce carré où deux enfants ne prient plus et ne disent plus
Amen .
Au bout du lit veillent deux paires de souliers tout neuf .
N ’est-ce que, oui le rêve de deux enfants malingre
La chanson meurtrie d’un instrument malade et mourant, d’un violon d'Ingres
Confondre ainsi la main attendrissante et aimante d’une mère
Et un vent tenace et violent qui sur la terre amène la mort et l’amer
Confondre les doigts tendres et aimants d’une mère au regard accablée
Et les rafales âpres ,étouffantes , orangées qui tuent poussiéreuses les blés
Cette nuit cependant dorment deux paires de petits souliers tout neuf .
Une mère pourtant cette nuit là est présente oui , en quelques sortes
Comme ce maudit vent tambourinant a la porte
Elle caresse leurs tignasses presque prunes
Violettes ces larmes sont lourdes et brunes
On voit au loin les blés suffoquer sous la poussière d’un printemps qui n’existe plus ou pas
Cristallines sont les diamants de larmes d’un profond trépas
Ils s’endorment sereins, leurs tignasses ébouriffées
Le vent souffle , brutal et violent , eux rêvent d’une fée
Et auprès du lit dans la lumière d’une bougie rougeoyante baignent les reflets de souliers tout neuf .
Ils sont deux , deux enfants qui dorment sur un pâle édredon
Cette nuit une mère est venue leur dire :Pardon
Au loin les blés jadis naissants s’étouffent , s’endorment et meurent
Le nom de leur mère , elle sommeille auprès d’un grand orme qui pleure
Des lettres sont gravées sur une simple plaque de bois
Alors qu’au dehors le vent sur la porte claque , sournois
Elle leur a laissée quelques mots sur un testament
Quelques lettres laissées tristement :
Je vous laisse mes amours
Je vous laisse pour toujours
A vos vies je ne puis plus subvenir
Partir vous garantira un avenir
Je vous laisse avec toutes mes larmes
Je vous laisse avec dans ma main cette arme
Je vous aime et ce éperdument
Je vous laisse , votre maman
Pardonnez moi
Pardonnez moi
Ils sont deux , deux enfants en cette année mille neuf cent vingt neuf
Au bout de leur lit il y a deux paires de souliers tout neuf
Deux paires de souliers qui , si ils pouvaient parler
Conteraient la fin d’une mère accablée
Et sous la tempête l'agonie d’un champ de blés
En cette année mille neuf cent vingt neuf ..........
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la nostalgie est un bouquet de fleurs enfoui au fond de votre coeur ,
qui vous embaume quand remontent les souvenirs du bonheur ,
yohann