[...]Le motif du cristal avec ses symétries géométriques nous propose déjà en lui-même une énigme, mais ici, il devient en plus métaphoriquement un miroir qui enclot dans un espace réduit une image du Mont Blanc. Le monde extérieur semble donc se concentrer dans l’unité de ce cristal, comme un livre nous offre un miroir d’encre qui nécessite par un moment de réflexion lucide la quête interprétative d’un sens. Tel un cristal, modèle de beauté parfaite, de structuration, l’écriture cristallise les mots de notre labyrinthe dans un désir d’unité réalisé.
Dans son mystère, il pose de nombreuses questions, il allie notamment la beauté des formes pures et des couleurs avec une conjonction de lois mathématiques. Que révèle cet ordre ? Sur la couverture, il apparaît comme un fragment du cosmos et pour le bon helléniste que je suis le sens de cosmos prend sa pleine mesure, il ne peut être qu’organisé. Les deux petits cristaux qui se trouvent en bas de l’image suggèrent un voyage cinétique dans l’univers.
S’opposent donc le chaos primitif de la montagne où s’affrontent encore les combats titanesques du ciel et de la terre, les forces de l’ordre et du désordre.
Le désordre peut-il être rationnel ? La seule stabilisation que nous pouvons lui donner c’est par notre logos, et l’écriture qui tente de saisir un reflet de la réalité en mettant en place la structure du langage et la transparence de notre humanité[...].
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