Jamais de soucis.

"Laisse tes soucis chez toi quand tu viens bosser".
Il est sympa mon patron, mais que croit-il?
Que son paillasson magique absorberait mes pires pensées?
Et d'un coup s'envoleraient mes malheurs, mes périls.

Alors j'essaye de faire bonne mine à contre cœur.
Je plie l'échine et fais semblant
Mais ma souffrance grandit et en silence je pleure
On me dit de tenir. mais pour combien de temps encore?

Au matin, comme toujours sans petit dej', je préfère m'enfuir,
Ne pas voir mes enfants, titubant ventre vide vers l'école;
Ma femme pleurant, usée à me maudire.
Et on voudrait que je positive, que j'en rigole?

Alors j'essaye de faire bonne mine à contre cœur.
Je plie l'échine et fais semblant
Mais ma souffrance grandit et en silence je pleure
On me dit de tenir. mais pour combien de temps?

Je ne parle pas du courriers: montagne de factures impayées.
La monstrueuse boîte aux lettres et ses menaces.
Trembler, s'effondrer, quand sonne la porte... Un huissier?
Mais je dois paraître, enfiler ma carapace.

Alors j'essaye de faire bonne mine à contre cœur.
Je plie l'échine et fais semblant
Mais ma souffrance grandit et en silence je pleure
On me dit de tenir. mais pour combien de temps?

Un matin je m'effondre: je craque pour de bon.
On m'a tout pris! Mis à la rue: je suis mort de honte
Mes enfant n'ont plus de lit. Ma famille: dans les bas fonds.
Osez encore me "soutenir", me bercer de vos contes!

Alors j'essaye de faire bonne mine à contre cœur.
Je plie l'échine et fais semblant
Mais ma souffrance grandit et en silence je pleure
On me dit de tenir. mais pour combien de temps?

Pourtant j'ai été courageux. Si, si! Je l'étais.
Sérieux, courageux, volontaire. Je suis perdu.
Je baisse les bras, m'enfonce dans un marais.
Je me noie, pire que fatigué: abattu.

Je ne peux plus faire bonne mine. De tout mon cœur.
Je plie l'échine et fais semblant
Ma souffrance a trop grandi, il n'est plus l'heure
Pardon, je ne tiens plus , j'ai payé comptant?

Alors, pardon, je ne veux plus être partout
Je me lève pour faire survivre ma famille
Aidez- moi à ne pas devenir fou
Un geste, avant que je ne vacille.

MLGC.

Malheureusement d'actualité même les gens qui travaillent n'y arrive plus je parle bien évidement pour les faibles salaires les moyens et les très bas ...

Apparement cela ne gêne plus personne

bel écrit que j'ai lu avidement.

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un texte âpre et dur d'une souffrance qui touche tant de personnes...
fiuuuu très émouvant

le refrain pouvant permettre d'en faire une chanson...


merci du partage à l'encre amère

Bravo

Un écrit très émouvant et on aimerait vous aider. Je partage l'avis de Dolorès : même en travaillant, on n'y arrive plus !

Fanny

très difficile de commenter ...trop d’émotion...

dure réalité de la vie et tellement courant de nos jours

bravo pour ce poème qui interpelle, merci à toi

Ghis

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