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     Pauvre Å’dipe
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Par conversation | Les + récents en premier Sujet précédent | Sujet suivant | Bas
Expéditeur Conversation
Dumnac
Envoyé le :  16/10/2013 7:49
Plume de platine
Inscrit le: 12/8/2012
De: 49130 Les Ponts de Cé (Anjou)
Envois: 6412
Pauvre Å’dipe
Le malheur, assassin, écrase les humains,
Maladie, accidents, frappent cruellement,
Doit- on y lire vraiment le châtiment divin,
S’il frappe les méchants comme les innocents ?
Y a-t-il en ce cosmos un espoir d’harmonie,
Ou à l’iniquité doit-on se résigner ?
Œdipe portait sur lui le sceau de l’infamie,
Un oracle avait dit qu’il fallait s’en méfier.

Le roi de Thèbes, Laïos, et Jocaste, sa mère,
Ne pouvaient pas l’aimer, lui, la chair de leur chair,
À l’un des serviteurs ils donnent des subsides,
Pour qu’il les débarrasse du futur parricide.
L’homme emporte l’enfant comme vulgaire gibier,
À travers ses chevilles passe une cordelette,
Un œdème vient enfler, soudain, son petit pied,
Quand dans l’arbre il l’expose à l’appétit des bêtes.

Le destin, cette fois, se montre très clément,
Car le roi de Corinthe passe sur le chemin,
Il se désespérait de n’avoir pas d’enfant,
Et, ravi, il adopte un si joli bambin.
C’est donc banni de Thèbes que le petit grandit
Et que fils de Polybe il devint, par hasard,
Il devina sans doute qu’on lui avait menti,
Le jour où un gamin le traita de bâtard.

Œdipe veut à tout prix savoir la vérité
Il s’en va consulter la Pythie d’Apollon,
Qui, à son habitude, lui répond à côté,
Et balance aussitôt l’atroce prédiction :
Il va tuer son père et épouser sa mère,
De là, Freud a conçu le « complexe d’Œdipe »,
Qui fait que, tout petits, déjà les garçons flippent,
S’éprenant de Maman et rejetant leur père.

En apprenant l’oracle, il est anéanti
Et s’il quitte Corinthe à jamais, il espère
Qu’il pourra échapper à ce destin maudit :
Assassiner son père, coucher avec sa mère.
Comme à ce sort tragique il voudrait se soustraire,
Il s’en va vivre à Thèbes, cité des vrais parents,
En croyant éviter la destinée contraire,
C’est le chemin des dieux qu’il suit inconsciemment.

Car juste à ce moment, comme pour corser l’affaire,
Dans la ville de Thèbes surgit l’épidémie,
Et avant de savoir ce qu’il convient de faire,
Laïos à Delphes s’en va consulter la Pythie.
Que son fils est bien mort le père est persuadé,
Son père vit à Corinthe, Oedipe n’en doute pas.
Mais qui peut résister au destin obstiné ?
Sans que nous le sachions, il dirige nos pas.
Les chars de Laïos, d’Œdipe, sont nez à nez,
Ils doivent, sur le champ, stopper leur équipage,
Sur les routes exiguës ils se trouvent coincés,
De faire marche arrière pour l’un d’eux serait sage.
Ils sont psychorigides et tous deux orgueilleux,
Chacun est convaincu qu’il est bien dans son droit,
Œdipe, est sûr de lui, c’est un jeune homme fougueux,
Laïos ne peut céder, car de Thèbes il est roi.
Et les insultes pleuvent et l’on en vient aux mains,
Å’dipe ne sait pas qui est son adversaire,
Qu’il eût cent fois mieux fait de passer son chemin,
Mais la colère l’emporte : il tue son propre père.

Dans sa ville natale, où Œdipe parvient,
Créon, frère de Jocaste, est monté sur le trône,
Et la terreur y règne, car un monstre inhumain,
Le Sphinx, ce vautour vêtu d’un corps de lionne,
À tous ceux qu’il rencontre vient poser la question :
« Quel est cet animal, quadrupède, au matin,
Bipède le midi, et le soir sur trois pattes ? »
Œdipe résout l’énigme sans une hésitation.
C’est lui qui, cette fois, peut dire : « Échec et mat ! »
Le Sphinx est condamné, selon la prophétie,
Car, enfin, un humain connaît la devinette.
Å’dipe, le premier, a mis fin au carnage,
Et le peuple, heureux, sans fin, lui fait la fête.
Et les gens applaudissent, tous, sur son passage,
Et Créon qui régnait, assurant l’intérim,
Et voulant lui offrir la récompense ultime,
Donne au libérateur sa sœur en mariage,
Qui oublie aussitôt son tout récent veuvage.
La seconde partie de l’oracle s’accomplit,
Œdipe sans le vouloir assassine son père,
Il ne pouvait savoir que tout était écrit,
Il devient roi de Thèbes en épousant sa mère.

Aux côtés de sa femme, et mère, il devient père
D’Etéocle, Polynice, Ismène et Antigone,
Et de la ville de Thèbes il conduit les affaires,
Élevant ses enfants comme le fait tout homme.
Dans Thèbes sévit alors une autre épidémie,
Et le roi se demande ce qui peut l’enrayer,
Un messager à Delphes consulte la pythie :
Le fléau cessera si Laïos est vengé,
Le crime ne peut rester sans dommage impuni.
Œdipe, loin de penser que c’est lui le coupable
Appelle le plus célèbre des devins du pays,
Comptant que lui, au moins, saura se mettra à table.
Tirésias, qui connaît toute la vérité,
Voudrait laisser Å’dipe dans la brume totale,
Il n’est pas disposé à tout lui révéler,
Comme le roi insiste, c’est le tout qu’il déballe.
« Œdipe, c’est toi qui es de Laïos l’assassin,
Comme l’a dit l’oracle, il fut, hélas, ton père,
Jocaste était bien celle qui te donna le sein,
Tu as passé tes nuits dans les bras de ta mère. »

Pour Jocaste, c’est certain, le devin s’est trompé,
« Laïos par des brigands fut tué au carrefour,
Mon fils ce n’est pas toi, car il fut ‘exposé’
Ce ne peut être moi qui t’aie donné le jour. »
C’est alors, de Corinthe, qu’arrive un messager,
Annonçant que Polybe a quitté cette terre
Afin que notre Œdipe ne soit trop affligé,
Il dit que le souverain n’était pas son vrai père,
C’est un enfant trouvé, adopté. Patatras!
Tout le puzzle d’un coup se trouve rassemblé,
C’était la vérité que disait Tirésias,
Le berger-serviteur a fini par avouer.
L’oracle d’Apollon est enfin reconnu.
Au lieu de s’arranger les choses vont empirer
Œdipe dans la chambre trouve sa mère pendue,
Il s’empare de la broche à sa robe accrochée.
Et se crève les yeux, ivre de désespoir,
Lui qui voulait aimer, a récolté la haine,
Il n’a plus qu’à attendre, bien sage, dans le noir,
Avant d’aller mourir, chez Thésée à Athènes.

Il eût mieux fait Œdipe, de goûter chaque instant,
Au lieu d’aller se perdre en analyses vaines ;
Il traîna un peu trop chez les cartomanciennes,
L’avenir que l’on scrute est toujours inquiétant.
Était-ce sa faute à lui, celle de ses parents ?
On ne peut éluder la tragédie humaine,
Et la malédiction de tous nos descendants.
Nul ne pourra jamais briser toutes les chaînes.
Il faut cueillir le jour, le bonheur comme il vient,
Et ne pas trop tirer de plans sur la comète,
Car, quoi que nous fassions, nous ne sommes devins,
Et Apollon déjà prépare notre défaite.

Dumnac








Honore
Envoyé le :  17/10/2013 11:00
Modérateur
Inscrit le: 16/10/2006
De: Perpignan
Envois: 39531
Re: Pauvre Å’dipe
Cette immersion dans la mythologie est un vrai régal .
HONORE
lilie-sarah
Envoyé le :  26/10/2013 11:57
Plume d'or
Inscrit le: 14/6/2013
De: Au paradis des amoureux
Envois: 1700
Re: Pauvre Å’dipe
ouf ! c'est long ...mais Grand !!!


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Carpe Diem

Dumnac
Envoyé le :  27/10/2013 9:46
Plume de platine
Inscrit le: 12/8/2012
De: 49130 Les Ponts de Cé (Anjou)
Envois: 6412
Re: Pauvre Å’dipe
Bonjour et merci de votre patience, Honoré et Lilie-Sarah,
C'est vrai que la vie d'OEdipe est longue et pleine de démesure comme ce poème.
Amitié poétique sincère
Dumnac
anonyme
Envoyé le :  27/10/2013 9:52
Re: Pauvre Å’dipe
Bonjour Dumnac un véritable bain de jouvence que cette longue incursion dans la mythologie dont tu nous tires une magistrale moralité.
Merci pour ce magnifique partage poétique.
Mon amitié.

Capricorne
boreal
Envoyé le :  27/10/2013 20:44
Plume de diamant
Inscrit le: 13/5/2011
De:
Envois: 11199
Re: Pauvre Å’dipe
les mythes nous ont toujours aidé à nous connaître et avancer superbe composition un vrai roman merci d'avoir investi temps, connaissances et inspiration
douce soirée
halcyon
Envoyé le :  3/11/2013 17:47
Plume de diamant
Inscrit le: 6/9/2012
De:
Envois: 11007
Re: Pauvre Å’dipe
Une plongée dans ce mythe éternel qui a nourri la psychanalyse et un retour sur terre en paroles de sagesse .

Bravo Dumnac
Quel souffle ...épique .


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mes amitiés, Halcyon

Harry
Envoyé le :  3/11/2013 17:56
Plume d'or
Inscrit le: 5/11/2012
De: Bagneres de bigorre
Envois: 978
Re: Pauvre Å’dipe
Waho!!! Quelle lecture! Å’dipe est donc a plaindre... il n'en reste pas moins un bel... enquiquineur.

Noel-Opan
Envoyé le :  3/11/2013 18:01
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 9/2/2011
De: dans le Lot à Cahors
Envois: 12486
Re: Pauvre Å’dipe
Passionnant...je reviendrai prendre une re sucée...

bravo
Noel
Dumnac
Envoyé le :  4/11/2013 7:02
Plume de platine
Inscrit le: 12/8/2012
De: 49130 Les Ponts de Cé (Anjou)
Envois: 6412
Re: Pauvre Å’dipe
Bonjour matinal et merci, Capricorne, Boreal, Halcyon, Behbe, Noel-Opan,
d'avoir pris le temps de lire ce long poème.
D'autres consacrent des années à faire une analyse, moi je préfère lire ou écrire des poèmes.
Amitié poétique sincère.
Dumnac
adn
Envoyé le :  4/11/2013 11:44
Plume de diamant
Inscrit le: 24/6/2007
De: Landes
Envois: 17432
Re: Pauvre Å’dipe
Un excellent récit de cette légende qui cherche à prouver que nous sommes prédestinés !

Bravo.

Amitiés
Adn


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hakimAR
Envoyé le :  4/11/2013 15:04
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 4/11/2011
De:
Envois: 12372
Re: Pauvre Å’dipe
Merci à toi poète de nous promener dans cette mythologie pleine de rebondissements
Il faut croire que les anciens avaient un cerveau autrement plus compliqués que le notre
J’aime bien la morale qui s’en est suivie, il vaut mieux parfois vivre tout simplement au lieu de passer son temps à trop chercher par tous les moyens cette vérité qui tue


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