COMPLAINTE DE LA VOILÉE VIOLÉE ( à Lilie- Sarah )
Dieu m'a créée, une femme si belle
Dieu m'a fait don de ce beau privilège
Je ne me suis pas montrée une rebelle
Et je refusais de leur tendre les pièges
Un énergumène avec tant de rancœur
A brisé sans pitié mon pauvre cœur!
Pourtant la vie me souriait sans trêve
Je me réjouissais de tous ses dons
Il me faisait mal que quelqu'un crève
Par le simple oubli du terme: « pardon »
Un énergumène avec tant de rancœur
A brisé sans pitié mon pauvre cœur!
J'ai senti l'étrange clé forcer ma serrure
Et mon âme meurtrie a craché du sang
Quand des mains sales, combien dures
Ont, hélas, brisé mon petit écran blanc!
Un énergumène avec tant de rancœur
A brisé sans pitié mon pauvre cœur!
J'ai dû alors prendre mille et un bains
Mais la crasse s'est infiltrée dedans
Je n'ai plus mon très alerte esprit sain
Depuis que ce loup a enfoncé ses dents
Un énergumène avec tant de rancœur
A brisé sans pitié mon pauvre cœur!
Me voici esseulée, seule et inconsolable
Mes chaudes larmes sont presque un torrent
Ce douloureux crime et vil et exécrable
A causé l'un de mes chocs très violents!
Un énergumène avec tant de rancœur
A brisé sans pitié mon pauvre cœur!