J'ai le personnage le plus poétique
Oh mais il est si pathétique
Déchiré entre l'amour et la rage
Si loin du grand poète sage

Et quand doucement les caimans
Coulent sous l'asphalte
Avalant excréments et sentiments
Les oiseaux eux exaltent

Alors les chasseurs marchent en bande
Dans les rues ils vagabondent
A la recherche de petites gazelles
Fraiches et mignonnes ces demoiselles

Donc commence pas a me juger
De mon cri familier
J'harangue les loups par milliers
Donc commence pas j'vais t'bouger

Cracher sur tout ce qui passe
Au fond, c'est pas marrant
Y'a qu'un rat et c'est navrant
Ecrire comme un dégueulasse

Dorian Rossini est un Dieu
Regarde donc ses yeux
Et son petit sourire si franc
On aperçoit encore un enfant

Machine a machin c'est malin
On parle de quoi maintenant ?
Ah t'as vu la place graslin ?
Les ouvriers sont puissants

Un cardinal masqué
En tunique et chapeau
Violets, seul, me regarde
C'est une cellule vaste et grise

Lui il est poétique ! alors tu comprends ?
Ca va plus loin qu'une poésie
Les enfants m'observent étrangement
Aucun sourire règne la folie

Virgule dans l'antre
Je te la rentre
Crucifix sans tete de poète
Martyr et pas assez alors bete

Putain mais je l'ouvre le dictionnaire
Hashich, sulfureux et d'Apollinaire
Qu'est ce que tu me racontes ?
Je suis entrain d'écrire un conte

L'écriture produit trop de lactique
A bout de souffle le vent me porte
Futuriste, débile et intergalactique
Une sorte d'uppercut dans l'aorte

Mais ils jugent ces mauviettes
J'ai plus envie d'etre un poète
J'ai envie d'écrire des poèmes
Que mes potes et ba ils aiment

La pluie tombe sur la ville
Les passants regardent le sol
Et tandis que je vais plus a l'école
Les parents mangent des happy meal

Grandement tes jambes s'élançaient
Tes mains de mère se balançaient
Tendrement, reve amer, m'enlaçaient
Mais j'avais de trop petits lacets

Alors on s'aimait dans l'infime
Si fortement que mon coeur
En a gardé la marque douleur
Et que l'immensité a la cime

Ressemble a la puissance
De notre attirance

j'adore