La même que j'ai prise,épineuse,à la lisière
Ecorché vif dans le sang d'une rosée
Vidé de mes ors dans l'ailleurs transposé
J'y trainais l'âme feutrée dans fades ornières
Que n'ai-je au vent confié et sous la pierre
Et versé l'ocre de l'argile en mes veines
Et vis choir tous les astres au cimetière
Mes mots tombaient en coton et laine
S'éteignit même l'aube sur ma peau
Et séchèrent les lagons bleus de mon âme
La même que j'ai prise vers l'éden des maux
Où je menais plus ma prame
A l'orée,je ne sais de quel seuil
Là où le regard jamais n'atteint rive
La nuit me cracha comme une feuille
D'étrange auréole et mémoire fugitive
Il n'est de haut sans bas qui l'entame
Et me dis-je qu'en l'amer s'offre le Graal
Et que le silence sait mieux lire une flamme
On est pareil en nos peines quand on a mal
La même que j'ai prise,donnez vos mains!
Il est des aubes chrysalides que cache demain
Et mieux,de l'ombre s'admire plus une lumière
Car un soleil dans l'oeil ne sait voir la lisière
La même que j'ai prise,sans lune,sans soleil
Dans le dos de mes vers,de lourdes chaines
Des rimes qui saignent au coin de l'oeil
Face au silence qui écoute seul ma peine
Il n'est de haut sans bas qui l'entame
Et me dis-je qu'en l'amer s'offre le Graal
Et que le silence sait mieux lire une flamme
On est pareil en nos peines quand on a mal.
Ridouane