L’OTIS-PHOBIE



Parfois les ascenseurs lassés de longs voyages
Se permettent un arrêt juste entre deux étages.
Je me trouvai ainsi coincé dans la cabine
Sottement immobile, avec une voisine
Qui me dit c’est affreux car je suis claustrophobe
Je vais avoir très froid car je n’ai qu’une robe.
L’alarme déclenchée on me dit : pas de peur
La centrale vous envoie un bon réparateur.
Comptez trente minutes et l’on vous sortira
Cessez de rouspéter n’en faites pas un plat.

Adeline ma voisine encagée comme moi
Me dit c’est une horreur, contemplez mon émoi.
Alors pour rassurer cette aimable personne
Je lui prête mon pull, la dame s’en étonne :
Serrez-moi donc un peu si cela est possible
À la crainte je serai nettement moins sensible.
Je me fais rassurant même persuasif
Et sa claustrophobie eut un effet moins vif.
Le temps de dépannage ayant quelque longueur
Elle fut apaisée de sa sotte terreur.

Enfin on nous délivre et dès que nous sortons
Adeline retrouve son cher époux Léon
Qui me dit cher monsieur pourriez vous je vous prie
Ma femme me paraissant encore endolorie
Par cet internement qu’elle ne supporte pas ;
Veiller sur elle ce jour où je ne suis pas là.
C’était un mercredi je veillais Adeline.
Attentif par bonté, à l’inquiète voisine
Qui craignant le retour de peurs incontrôlables
M’invita d’autres fois à me montrer aimable.

Néo-Olucinep IV 09 MMXIII

être coincé à deux dans un ascenseur, quelle belle surprise parfois, merci olucinep pour ce poème tout aussi convaincant dans le fond que la forme, j'ai adoré,


yann

Mais oui, joliement coquin et joliement conté.!
Un agréable instant de lecture !

Bonsoir, merci pour ce beau poème, personnellement je préfères les escaliers