UNE LUNE AGUICHEUSE..
L'Adour, le port de Bayonne en fin de soirée
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Sous le ciel recouvert d’un léger crêpe rose
Dans l’uniformité d'une métamorphose
Apparait l’heure exquise quand les âmes effleurent
La grand voile nacrée de son apesanteur.
Et dans le clapotis du fleuve qui va, nu,
Sur les rives glacées du très vieux quai dormant
Il est des ombres peurs qui vous glacent le sang,
Quand on entend gémir le bras nu d’une grue.
L’eau noire, entre les doigts de gothiques arcades,
Passe dessous le pont fuyant vers l’océan,
Serrant les vieilles pierres, étouffées d'accolades,
Et de baisers d’adieux pareils à des amants.
Le couchant va s’éteindre sur l’Adour paresseuse,
Un instant où s’échangent les parfums de la nuit,
Grâce à sa lampe d’or, la lune aguicheuse
De son aura magique fera cesser tous bruits...